14 janvier : Danser, chanter… et magasiner
L’incursion chez les Maasais s’est poursuivie ce matin avec un spectacle improvisé de leur danse traditionnelle. Les hommes se rassemblent et chantent, puis sautent pieds joints les uns après les autres. L’objectif est d’être celui qui monte le plus haut, ce qui est un signe de virilité. De vrais ressorts!
Ensuite, nous nous sommes rendus à l’école du village, rencontrer les enfants et les professeurs. Étape importante du voyage, car avec nos sous, East African Voyage (notre agence locale), finance entre autres la construction d’une école en dur. Avec l’aide du Programme alimentaire mondial de l’ONU et de USAID (l’agence américaine de développement international). La preuve, une carte des États-Unis dans une classe… Et pas de carte de la Tanzanie! Grrr!
Un peu comme l’inspecteur du temps des écoles de rang québécoises, nous sommes passés de classe en classe (heureusement, il n’y en a que trois pour l’instant!) et les enfants nous ont chanté des comptines éducatives en swahili et en anglais… Nous avons eu à faire de même, et on n’a pas eu de meilleure idée que de leur réciter l’alphabet! On n’est vraiment pas des chanteurs dans cette famille! 😉
Sinon, Francine-la-professeure s’en est donnée à cœur joie avec les enfants, pendant que les plus grands s’amusaient avec les deux ballons de soccer (football ici!) qu’elle avait apportés pour l’école.
Nous avons finalement quitté le village pour nous rendre à Arusha, la grande ville du secteur, qui abrite entre autres le Tribunal pénal international pour le Rwanda. L’après-midi a été consacré à l’achat de cadeaux dans un épuisant marché d’artisanat pour touristes… Parfois, «faut s’qu’y faut» pour les gens qu’on aime! 😉
On se couche tôt, parce que demain matin aux aurores, le Kilimandjaro nous attend
13 janvier – Maasais d’un jour (et demi!)
Aujourd’hui, sous une chaleur écrasante, nous avons partagé une partie du quotidien des habitants du village de Laiboni. Ce sont des Maasais, un peuple d’éleveurs et de guerriers semi-nomades. Une bonne partie de leurs terres ancestrales, qui s’étendent entre les monts Kenya et Kilimandjaro, est aujourd’hui incluse dans des parcs nationaux (dont le Maasai Mara, le Lac Nakuru, le cratère du Ngorongoro et le Serengeti), ce qui leur donne le droit d’y vivre et de s’y promener librement avec leurs troupeaux de chèvres et de zébus.
Vous avez sûrement déjà vu des Maasais à la télévision : ils sont reconnaissables à leur habit traditionnel – une couverture rouge carreautée – et à leurs bijoux en billes colorées, dont de très larges colliers. Ils sont aussi connus pour se nourrir de lait et du sang de leurs vaches, prélevés sur des bêtes vivantes à la manière d’une prise de sang.
Au-delà de ces images fortes, ce sont des Tanzaniens ruraux qui vivent dans des huttes rondes faites de terres et de bouse séchée, regroupées en villages où les femmes font tout, de la construction de la maison à la nourriture pour tout le monde… Tout le monde, sauf les jeunes guerriers (ou moranes) qui vivent quelques mois à l’écart du village, le temps de se faire circoncire et d’en apprendre plus sur la vie en général. Avant cet âge, ils sont responsables des troupeaux. Après, ils deviennent des hommes, c’est-à-dire qu’ils ne font plus grand-chose pour la communauté… Ça sonne cliché, mais malheureusement, ça semble bien vrai.
12 janvier – Dans le chaudron avec les lions
Pour notre dernière journée de safari animalier, nous n’avons visité rien de moins qu’un site listé «Patrimoine mondial de l’humanité» par l’UNESCO, le cratère du Ngorongoro.
Un peu de géologie ici : le cratère est en fait une caldeira, soit, en termes simples, un très grand trou formé par l’effondrement d’un volcan sur lui-même. Sa superficie de 326 km2 en fait même la plus vaste caldeira non submergée de la planète. Le nom « caldeira » provient du portugais caldeirão, lui-même dérivé latin caldaria, qui signifie « chaudron » (merci Wikipedia!).
Le fond presque plat du cratère empêche l’écoulement des eaux, formant un lac et deux marais permanents, qui attirent une foule d’animaux que l’on dit sans précédent. Idem pour la forêt qui tapisse les parois du cratère et la verte prairie qui en recouvre le sol.
Pourtant, on dirait qu’après le Maasai Mara et le Serengeti, c’est moins renversant que prévu… Bien que très impressionnant, comme toujours. Surtout la placidité des bêtes à quelques mètres des véhicules et des touristes pas très silencieux!
Après une belle journée au fond du cratère, nous sommes remontés à la surface et avons retrouvé nos sympathiques tentes vertes pour un repos bien mérité avant une incursion dans le village maasai de Laiboni demain.
11 janvier – Le berceau de l’humanité… et des gnous
Comme vous avez pu le constater grâce au précédent billet du castor à personnalité multiple, notre journée a été peuplée de gnous en nombre plus que considérable… Le sud de la plaine du Serengeti étant l’endroit où ils se rassemblent chaque année en janvier-février pour donner naissance à près de 500 000 petits. Heureusement qu’ils naissent en si grand nombre, car près de la moitié mourront durant le trajet de retour vers le Maasai Mara.
Nous avons aussi croisé plusieurs milliers de zèbres, qui ont une relation plutôt symbiotique avec les gnous, entre autres quand ils migrent. Les gnous font alors office de fantassins, et se font bouffer par les crocodiles pendant que les zèbres traversent tranquillement les rivières.
Mais il n’y a pas que les gnous qui naissent au sud du Serengeti : des homos sapiens (et leurs prédécesseurs homo erectus et homo habilis) y seraient aussi venus au monde! Plus précisément des gorges d’Olduvai, un site de recherches archéologiques actif depuis 1931. Plusieurs fossiles d’espèces animales aujourd’hui disparues, ainsi que des outils de différentes époques préhistoriques, y ont été découverts. Les recherches s’y poursuivent toujours, mais il est possible d’affirmer que de lointains cousins de Lucy y ont vécu il y a des milliers d’années.
Après cet arrêt historique, nous avons continué notre route dans les montagnes tanzaniennes, direction les abords du Ngorongoro, un cratère naturel rempli d’animaux de toutes sortes. Plus de détails dans le prochain billet!
P.S. Vous pensiez vous être sauvés de la fin du monde? Oubliez ça! L’ingénieur électrique Richard Duncan a postulé, dans sa théorie d’Olduvai, que la civilisation industrielle que nous connaissons prendrait fin en 2030, au moment où la production mondiale d’énergie par habitant chuterait au niveau d’avant 1930. Tenez-vous le pour dit! 😉