22 janvier : L’Afrique a mare usque ad mare… ou presque
La journée du grand départ fois deux : à moi le Burkina Faso, maintenant!
Pour ceux qui en douteraient encore, je vous annonce que le continent africain est pas mal grand… J’ai passé 9 h 40 dans les airs entre Zanzibar et Ouagadougou, avec une escale de 2 h 30 à Addis Abeba, la capitale de l’Éthiopie, où j’ai pu boire un bon café local, à des prix d’aéroport international, cependant. Mais ce n’est pas un luxe quand le périple a commencé à 1 h du matin avec trois heures d’attente dans un minuscule aéroport zanzibarite (une dernière fois!). Seule distraction : une bagarre bruyante de « lions de Zanzibar » entre la pesée des valises et la zone sécurisée!
Tout ça pour dire que j’ai traversé le continent d’est en ouest, m’arrêtant juste un peu avant l’Atlantique dans mon nouveau pays sec et enclavé, le Burkina Faso. Et pour l’avoir survolé une bonne partie de la journée dans un ciel sans nuage, je vous confirme que le Sahel est une zone aride et pas très hospitalière (je me suis dit la même chose de l’Éthiopie en y passant).
Ouaga, ma ville d’adoption
Mes premières impressions sont très fragmentaires, car je n’ai vu aujourd’hui que les quelques – moins de 5 – kilomètres qui séparent ma maison de l’aéroport, et l’intérieur de ma cour. L’ambiance générale me semble plus calme qu’au Cameroun, et plus bon enfant aussi. Il y a très peu de routes asphaltées (on dit goudron ici), mais les six-mètres (routes en terre rouge battue) que j’ai vus étaient propres et ordonnés. Il faut dire que mon quartier, Zogona, est un peu l’équivalent de l’Outremont d’en-bas montréalais (l’Outremont d’en-haut étant la Zone du bois, au nord du boulevard Charles-de-Gaulle).
Ma maison répond à ce que je cherchais : j’ai de bons ventilateurs et internet, mais j’ai fait mon lavage à la main dans des bacs dans ma jolie cour murée… En écoutant du Pierre Lapointe et du Lisa Leblanc, entrecoupés par l’appel à la prière du muezzin de la mosquée voisine! Pas de plancher de marbre ou de luxe à la suisse cette fois, et c’est parfait comme ça!
Sur cette note optimisme, je mets fin à la partie « au jour le jour » du blogue : maintenant, j’écrirais plus sporadiquement (mais pas trop, promis!), quand j’aurai des trucs intéressants à raconter… Et des photos du quartier prises quand j’aurais dormi, puis celles de la maison quand j’aurai rangé mon barda!
P.S. Pour les « Labrosse x 8 » : avec tous vos dons, ma valise faisait 26 kg… Elle fermait vraiment juste! Je vais faire bien des heureux avec tout ça! 😉
21 janvier : La ferme d’épices
Question de profiter jusqu’à la fin de notre séjour en terre zanzibarite (j’adore ce mot, alors j’en profite pour l’écrire à tout bout de champ!), nous sommes partis à la découverte des nombreuses épices qui y poussent, et qui ont longtemps donné à l’île son statut de plaque tournante du commerce dans l’océan Indien. Eh oui, fut un temps – viande fréquemment avariée oblige – où les épices avaient autant de valeur que l’or et les pierres précieuses!
Comme nous n’avions pas le temps de courir les champs, nous nous sommes rendus à la ferme d’épices de Kizimbani, une sorte de jardin botanique d’épices où sont aussi réalisées des expérimentations végétales…. Car plusieurs épices, dont le poivre, sont en fait des vignes qui ont besoin d’un autre végétal pour pousser au travers.
Voici donc une série de photos qui vous feront voir votre armoire à épices d’un autre œil!
(Pour plus de détails techniques, lisez ce billet d’un autre blogue.)
Plusieurs fruits poussent aussi à la ferme : ananas, mangues, bananes, oranges, pamplemousses, melons d’eau, papayes… Et un bien drôle de fruit inconnu chez nous :
Finalement, parce que je ne mets pas souvent de portraits sur ce blogue, et que ce billet est le dernier du voyage en groupe, voici les joyeux aventuriers!
20 janvier – Stone Town, la ville des esclaves… et de Freddy Mercury
Aujourd’hui, nous avons quitté la plage pour le centre historique de la capitale zanzibarite. Stone Town est un témoin privilégié des influences portugaises, arabes et indiennes de l’île, comme en témoigne notre hôtel dont l’histoire remonte aux XVIe siècle.
Avec un guide, nous avons exploré les méandres de cette ville aux rues étroites qui rappelaient à certains Cuba ou le Brésil. Nous avons surtout remarqué les portes ouvragées, qui autrefois en révélaient beaucoup sur la vie des habitants de la maison. Aujourd’hui, elles demeurent l’un des symboles de Zanzibar.
Un autre de ses symboles est l’esclavage, dont l’île constituait la plaque tournante pour tout l’est de l’Afrique. Les futurs esclaves étaient amenés du continent jusqu’à Stone Town, où ils passaient quelques jours dans de sombres caves, question de tester leur endurance. Les survivants à tous ces traitements inhumains étaient alors revendus aux Arabes et aux Indiens, entre autres. La traite des esclaves a été déclarée illégale à Zanzibar en 1873, merci au Dr David Livingstone (le même qui a découvert les chutes Victoria en remontant le Zambèze).
Après ce triste intermède historique, nous avons continué à déambuler dans les rues de la ville et fait un crochet par le marché central.
Nous sommes aussi passés devant la maison de Freddy Mercury – de son vrai nom Farrokh Bulsara – le chanteur du groupe britannique Queen. Le légendaire performer est né en 1946 de parents Indiens, dans ce qui était alors le protectorat de Zanzibar et y a vécu jusqu’à l’âge de 7 ans.
Le fait que Freddy ai été ouvertement bisexuel et soit l’un des premiers artistes à avoir avoué être séropositif avant de mourir des suites du sida (plus précisément d’une pneumonie) en 1991 choque plusieurs Zanzibarites – la population de l’île est à 99% musulmane – au point où les commémorations prévues pour le 16e anniversaire de son décès, en 2006, ont finalement été annulées.
Qui dit musulmans dits absence d’alcool… Heureusement pour nous, la House of Africa, ancien quartier général des colons britanniques à Stone Town, sert tout de même de la bière. Et croyez-moi, après un après-midi on ne peut plus chaud et humide, la Serengeti était vraiment bienvenue!
18 janvier : Des singes, des tortues et des bateaux
Parce que nous n’avons pas traversé la moitié de la planète pour jouer les lézards de plage, nous sommes partis aujourd’hui à la découverte de quelques joyaux de Zanzibar.
Tout d’abord, nous nous sommes aventurés dans la Jozani Forest, le seul parc national de l’île, qui abrite entre autres des Colobus rouges de Zanzibar (Piliocolobus kirkii), une espèce de singe autrefois endémique, mais dont il reste aujourd’hui moins de 2 000 spécimens. Ils sont rares parce que leur habitat, la forêt tropicale humide (rain forest), a presque disparu de l’île pour cause de construction de villages et d’hôtels.
Après les singes sont venues les tortues marines dans leur aquarium naturel à Mnarani. Nous avons pu en apprendre davantage sur les deux espèces de tortues marines (sur sept au total dans le monde) qui demeurent à Zanzibar durant une partie de l’année, soit la tortue verte et la tortue imbriquée(!) (Hawksbill sea turtle). De bien jolies bestioles!
Pour finir, nous sommes aller voir des bateaux traditionnels en construction. Les dhows (ou boutres en français, mais c’est pas joli comme mot!) sont très utilisés de la mer Rouge à l’océan Indien. Ils servent à transporter des marchandises diverses et à pêcher en mer.
16-19 janvier : « Vamos a la playa » zanzibarite
Départ d’Arusha ce matin pour l’archipel de Zanzibar, plus précisément pour la plus grande île de celui-ci, Unguja, Direction la plage de Jambiani, au sud-est de ladite île, pour un peu plus de trois jours de repos au bord de l’océan Indien.
Mais pourquoi Zanzibar, direz-vous? Eh bien, parce que c’est en Tanzanie! Sachez que le nom du pays résulte de la fusion de l’ancien Tanganyika et du sultanat de Zanzibar en 1964. L’objectif était de mater la Révolution de Zanzibar. Et nous avons appris que certains Zanzibarites aimeraient bien retourner à leur ancien statut d’indépendance, et le font savoir pas toujours pacifiquement.
Outre la leçon d’histoire, nous y étions pour la plage, le soleil et la chaleur… humide. Et surtout pour se remettre de deux semaines de safari plutôt bien remplies! On ne se plaint pas, sauf que tout le monde a apprécié la pause soleil (sauf peut-être le gnou, qui ne supporte pas la chaleur!) et la marche dans le petit village à côté de l’hôtel.
Quelques photos parlantes…
15 janvier : Randonnée au pied des neiges du Kilimandjaro
Levés bien avant les poules, nous avons pris la route du mont Kilimandjaro et l’avons vu se dessiner au loin dans le brouillard. Rapidement, un autre site listé « Patrimoine mondial de l’humanité » par UNESCO est à notre portée.
Évidemment, nous ne nous engageons pas ce matin dans l’ascension dudit mont jusqu’à son sommet de 5 895 m. Seulement dans une randonnée pédestre de quelques heures sur le Plateau de Shira, une caldeira (si vous ne vous souvenez plus de la définition, cliquez ici) qui résulte de la première des trois éruptions qui ont formé l’actuel Kilimandjaro.
Tout au long de la promenade, nous avons pu observer Kibo, le pic aux bien connues neiges éternelles, apparaître et disparaître au gré des nuages. Aucun animal en vue, et une végétation bien différente de ce à quoi la savane nous a habitués, altitude oblige.
Parlons-en, de l’altitude. Les quelques 3 800 m où nous nous trouvions n’ont incommodé personne au départ, mais Suzanne fut frappée par le mal des hauteurs après près d’une heure de marche. Quant à votre chère mule, elle a aussi refait connaissance – à la fin de la marche, tout de même! – avec le bon vieux soroche vécu au Pérou en 2007. Heureusement, la descente sur le plancher des gnous et une petite heure de sommeil a rapidement réglé le problème. Normal, si l’on se fie aux paroles de la célèbre chanson popularisée par Pascal Danel en 1966 : « Les neiges du Kilimandjaro/Elles te feront un blanc manteau/Où tu pourras dormir, dormir, dormir »!
Après notre grande expédition – qui a aussi laissé une marque indélébile sur le front de Germain – nous sommes rentrés nous reposer et refaire nos valises en vue de notre prochain départ vers la Tanzanie insulaire, plus précisément l’archipel de Zanzibar.
14 janvier : Danser, chanter… et magasiner
L’incursion chez les Maasais s’est poursuivie ce matin avec un spectacle improvisé de leur danse traditionnelle. Les hommes se rassemblent et chantent, puis sautent pieds joints les uns après les autres. L’objectif est d’être celui qui monte le plus haut, ce qui est un signe de virilité. De vrais ressorts!
Ensuite, nous nous sommes rendus à l’école du village, rencontrer les enfants et les professeurs. Étape importante du voyage, car avec nos sous, East African Voyage (notre agence locale), finance entre autres la construction d’une école en dur. Avec l’aide du Programme alimentaire mondial de l’ONU et de USAID (l’agence américaine de développement international). La preuve, une carte des États-Unis dans une classe… Et pas de carte de la Tanzanie! Grrr!
Un peu comme l’inspecteur du temps des écoles de rang québécoises, nous sommes passés de classe en classe (heureusement, il n’y en a que trois pour l’instant!) et les enfants nous ont chanté des comptines éducatives en swahili et en anglais… Nous avons eu à faire de même, et on n’a pas eu de meilleure idée que de leur réciter l’alphabet! On n’est vraiment pas des chanteurs dans cette famille! 😉
Sinon, Francine-la-professeure s’en est donnée à cœur joie avec les enfants, pendant que les plus grands s’amusaient avec les deux ballons de soccer (football ici!) qu’elle avait apportés pour l’école.
Nous avons finalement quitté le village pour nous rendre à Arusha, la grande ville du secteur, qui abrite entre autres le Tribunal pénal international pour le Rwanda. L’après-midi a été consacré à l’achat de cadeaux dans un épuisant marché d’artisanat pour touristes… Parfois, «faut s’qu’y faut» pour les gens qu’on aime! 😉
On se couche tôt, parce que demain matin aux aurores, le Kilimandjaro nous attend
13 janvier – Maasais d’un jour (et demi!)
Aujourd’hui, sous une chaleur écrasante, nous avons partagé une partie du quotidien des habitants du village de Laiboni. Ce sont des Maasais, un peuple d’éleveurs et de guerriers semi-nomades. Une bonne partie de leurs terres ancestrales, qui s’étendent entre les monts Kenya et Kilimandjaro, est aujourd’hui incluse dans des parcs nationaux (dont le Maasai Mara, le Lac Nakuru, le cratère du Ngorongoro et le Serengeti), ce qui leur donne le droit d’y vivre et de s’y promener librement avec leurs troupeaux de chèvres et de zébus.
Vous avez sûrement déjà vu des Maasais à la télévision : ils sont reconnaissables à leur habit traditionnel – une couverture rouge carreautée – et à leurs bijoux en billes colorées, dont de très larges colliers. Ils sont aussi connus pour se nourrir de lait et du sang de leurs vaches, prélevés sur des bêtes vivantes à la manière d’une prise de sang.
Au-delà de ces images fortes, ce sont des Tanzaniens ruraux qui vivent dans des huttes rondes faites de terres et de bouse séchée, regroupées en villages où les femmes font tout, de la construction de la maison à la nourriture pour tout le monde… Tout le monde, sauf les jeunes guerriers (ou moranes) qui vivent quelques mois à l’écart du village, le temps de se faire circoncire et d’en apprendre plus sur la vie en général. Avant cet âge, ils sont responsables des troupeaux. Après, ils deviennent des hommes, c’est-à-dire qu’ils ne font plus grand-chose pour la communauté… Ça sonne cliché, mais malheureusement, ça semble bien vrai.
12 janvier – Dans le chaudron avec les lions
Pour notre dernière journée de safari animalier, nous n’avons visité rien de moins qu’un site listé «Patrimoine mondial de l’humanité» par l’UNESCO, le cratère du Ngorongoro.
Un peu de géologie ici : le cratère est en fait une caldeira, soit, en termes simples, un très grand trou formé par l’effondrement d’un volcan sur lui-même. Sa superficie de 326 km2 en fait même la plus vaste caldeira non submergée de la planète. Le nom « caldeira » provient du portugais caldeirão, lui-même dérivé latin caldaria, qui signifie « chaudron » (merci Wikipedia!).
Le fond presque plat du cratère empêche l’écoulement des eaux, formant un lac et deux marais permanents, qui attirent une foule d’animaux que l’on dit sans précédent. Idem pour la forêt qui tapisse les parois du cratère et la verte prairie qui en recouvre le sol.
Pourtant, on dirait qu’après le Maasai Mara et le Serengeti, c’est moins renversant que prévu… Bien que très impressionnant, comme toujours. Surtout la placidité des bêtes à quelques mètres des véhicules et des touristes pas très silencieux!
Après une belle journée au fond du cratère, nous sommes remontés à la surface et avons retrouvé nos sympathiques tentes vertes pour un repos bien mérité avant une incursion dans le village maasai de Laiboni demain.
11 janvier – Le berceau de l’humanité… et des gnous
Comme vous avez pu le constater grâce au précédent billet du castor à personnalité multiple, notre journée a été peuplée de gnous en nombre plus que considérable… Le sud de la plaine du Serengeti étant l’endroit où ils se rassemblent chaque année en janvier-février pour donner naissance à près de 500 000 petits. Heureusement qu’ils naissent en si grand nombre, car près de la moitié mourront durant le trajet de retour vers le Maasai Mara.
Nous avons aussi croisé plusieurs milliers de zèbres, qui ont une relation plutôt symbiotique avec les gnous, entre autres quand ils migrent. Les gnous font alors office de fantassins, et se font bouffer par les crocodiles pendant que les zèbres traversent tranquillement les rivières.
Mais il n’y a pas que les gnous qui naissent au sud du Serengeti : des homos sapiens (et leurs prédécesseurs homo erectus et homo habilis) y seraient aussi venus au monde! Plus précisément des gorges d’Olduvai, un site de recherches archéologiques actif depuis 1931. Plusieurs fossiles d’espèces animales aujourd’hui disparues, ainsi que des outils de différentes époques préhistoriques, y ont été découverts. Les recherches s’y poursuivent toujours, mais il est possible d’affirmer que de lointains cousins de Lucy y ont vécu il y a des milliers d’années.
Après cet arrêt historique, nous avons continué notre route dans les montagnes tanzaniennes, direction les abords du Ngorongoro, un cratère naturel rempli d’animaux de toutes sortes. Plus de détails dans le prochain billet!
P.S. Vous pensiez vous être sauvés de la fin du monde? Oubliez ça! L’ingénieur électrique Richard Duncan a postulé, dans sa théorie d’Olduvai, que la civilisation industrielle que nous connaissons prendrait fin en 2030, au moment où la production mondiale d’énergie par habitant chuterait au niveau d’avant 1930. Tenez-vous le pour dit! 😉
10 janvier – Une « vraie » journée de safari
Depuis notre arrivée, nos chauffeurs ne cessent de nous répéter qu’un « vrai » safari se doit d’être parsemé d’embûches … Ce fut le cas aujourd’hui!
Levés à 5 h 15 et embarqués dans les 4×4 après un maigre café, nous sommes partis à la « chasse » aux animaux, qui se faisaient relativement rares… Seules nouveautés, de mignons renards à oreilles de chauve-souris et quelques rats des rochers poilus.
Comme au Kenya, les routes du parc sont encore boueuses, car la saison des pluies n’est pas totalement terminée. Ce qui devait arriver arriva donc : un des trois véhicules de notre convoi s’est enlisé. S’ensuivit presque une heure où nous avons assistés, impuissants, à des manœuvres pour le sortir de son trou de boue, au risque d’enliser le deuxième véhicule, puis le troisième… Pour finalement tous en sortir, boueux à souhait!
Un gros déjeuner au pain doré (avec sirop de poteau!) et de saucisse plus tard, nous sommes repartis chercher des animaux… Avant de tomber sur le dernier des Big Five qui nous manquait, le léopard. Joie! Nous (et quelques dizaines d’autres véhicules de touristes) l’avons observé sous tous les angles avec nos jumelles entre les branches de l’arbre où il se reposait, avant que monsieur daigne descendre marcher sur le plancher des gnous. Impressionnant.
Ensuite, direction une attaque de lionnes sur un buffle en direct… Pour une moitié du groupe, l’autre étant restée auprès du gros chat tacheté. Paraît-il que c’était spectaculaire. Les autres ont quand même eu droit à une lionne déambulant à quelques mètres du camion, c’est toujours ça.
Après une longue pause d’après-midi – que certains ont passé à dormir sur le perron de la tente – nous sommes repartis à la recherche d’autres bestioles. Pas très fructueux cette fois, sauf peut-être pour une impressionnante troupe d’hippopotames, des oiseaux et des dik dik, la plus minuscule et jolie espèce d’antilope du coin.
Sans oublier le traditionnel coucher de soleil africain…
9 janvier – Village de pêcheurs et campement de touristes
Comme promis, commençons avec la critique bière : la Serengeti est une bonne lager blonde rafraichissante… Mais la Kilimandjaro goûte la Coors locale! C’est certain que quand on met de la fécule de maïs dans une bière, et qu’on rajoute du CO2 en plus, ça finit par ne plus goûter grand-chose! Je n’ai pas encore testé la Safari, parce qu’on est tombés dans le vin local, de variété dodoma (du nom de la capitale tanzanienne), breuvage sucré à 18% d’alcool s’apparentant au porto. Pour clore la parenthèse alcoolisée, sachez qu’au Kenya, j’ai bu de la Tusker, une bière qui, en plus d’avoir une jolie étiquette ornée d’un éléphant, est une honnête blonde au bon goût rafraichissant… Sauf qu’à date, on est bien loin d’une rousse de microbrasserie québécoise! 😉
Pour continuer dans la veine liquide, ce matin, nous sommes allés naviguer sur le Lac Victoria, la plus grande étendue d’eau douce d’Afrique et le deuxième au monde en terme de superficie, après le très canadian lac Supérieur. Nommé en l’honneur de la reine anglaise que vous connaissez, le lac Victoria a des rives en Tanzanie, au Kenya et en Ouganda et est encadré par les deux branches de la vallée du Rift, dont j’ai déjà glissé un mot ici. Traversé par l’équateur, il est également la source du Nil Blanc, le plus long affluent du fleuve Nil, dont la partie égyptienne remonte jusqu’à la Méditerranée.
Sur les bords du lac, nous nous sommes arrêtés dans un village de pêcheurs, dont les prises (perches du Nil, tilapias et autres sardines locales) de plus d’un kilo sont revendues à une usine de transformation. Les autres se négocient sur la plage tous les matins avec les habitants des villages agricoles environnants. Plusieurs sardines sont aussi séchées au soleil pour être réduites en poudre pour nourrir les poules et les canards, ce qui permet d’avoir des oeufs avec une plus grande teneur en oméga-3 et autres minéraux et nutriments.
En résumé, la visite du village a été très instructive, et révélatrice de réalités (et d’odeurs!) inconnues pour plusieurs membres du groupe, sauf votre chère mule, évidemment.
Ensuite, nous avons repris la route pour entrer dans le parc du Serengeti, le plus connu des parcs animaliers tanzaniens. Nous y avons cheminé près de 120 km – et croisé moult girafes, antilopes, babouins et éléphants – avant d’atteindre notre campement planté au cœur de la savane. Disons qu’avec toilettes et douches manuelles à l’eau chaude intégrée, nos grandes tentes vertes dites « semi-luxueuses » auraient rendu Livingstone et Stanley jaloux!
Quelques photos d’animaux pour finir en beauté…
8 janvier – La grande migration des voyageurs
Aujourd’hui, comme les gnous et leurs amis les animaux de la savane, nous avons migré du Kenya vers la Tanzanie… sur des chemins pas très commodes! Les routes du parc du Maasai Mara n’étaient qu’un avant-goût des pistes rocheuses et boueuses des Siria Escarpments que nous avons franchi pour atteindre la frontière tanzanienne. Plus de trois heures de dérapages contrôlés, détours à travers les acacias et prière aux saintes 4 roues motrices plus tard, « le lait bu au déjeuner est devenu du fromage », comme dirait Germain!
Soudainement, l’asphalte a refait son apparition, à notre grand bonheur. L’accalmie fut assez longue pour traverser la frontière, changer de chauffeurs et de 4×4, puis découvrir les nouveaux paysages rocheux du nord de la Tanzanie. Jusqu’à ce que la belle autoroute devienne… une grande piste de terre tapissée de nids de poule! Celle-ci à fait des misères aux voyageurs, sauf peut-être votre humble mule, qui était tout de même heureuse de finalement arriver à bon port – et c’est le cas de le dire! – sur les rives du Lac Victoria, dans la baie de Speke. De bien jolies huttes avec terrasse à quelques mètres de la rive nous y attendaient, bien disséminées parmi les fleurs exotiques.
Sur ce, je vous quitte, car c’est l’heure de la dégustation de bières locales : la Kilimandjaro, la Safari et la Serengeti. Pour les amateurs, je vous en donne des nouvelles dans le prochain billet!