31 octobre : N’oubliez pas d’aller voter demain!!!

31 octobre 2009 at 9:17 (Note de la rédaction)

En cette veille d’élections municipales à la grandeur de la province de Québec, je tenais à rappeler à mes compatriotes d’effectuer leur devoir de citoyen. S’il vous plaît, faites l’effort d’aller voter pour vos futur(e)s maires(se) et conseillers(ères) demain!!!

Je sais que d’exprimer votre préférence municipale semble un exercice inutile à plusieurs d’entre vous, mais croyez-moi, je n’ai jamais autant apprécié l’importance de la démocratie effective que depuis mon arrivée au Cameroun… Et je peux vous dire que vous ne connaissez pas votre chance! Au Québec (et au Canada en général), malgré les scandales et les rumeurs, nos politiciens sont encore redevables du vote de confiance de leurs électeurs, et le résultat du scrutin – quel qu’il soit – est d’une fiabilité tout bonnement inimaginable de ce côté-ci de l’Atlantique!

Tout ça pour dire que je vous conjure de prendre le temps d’aller inscrire votre X (ou même plusieurs si vous tenez à annuler votre vote!) sur un bulletin en ce jour de transparence démocratique… Au pire, ne le faites pas pour vous, mais plutôt par procuration pour votre mule préférée qui est bien déçue que le DGEQ (Directeur général des élections du Québec) n’ait pas encore daigné mettre sur pied une procédure de vote municipal à l’étranger!

Sur ce, bonnes élections municipales à tous!

Je vous reviens demain avec le récit de ma semaine!

P.S. Une pensée spéciale pour ma tante qui vit présentement ses premières élections en tant que candidate au poste de conseillère de mon village natal de St-André-Avellin… Bonne chance Lorraine! Et peu importe les résultats, félicitations pour ton implication politique! Ces encouragements s’adressent également aux candidats de Mont-Royal et d’Outremont de ma connaissance… Vous vous reconnaissez!

P.P.S. Un second bonjour particulier à tous les valeureux travailleurs électoraux qui se démènent – parfois depuis des mois – pour s’assurer que l’exercice démocratique se déroule de la façon la plus efficace possible… Tim et Charles, à défaut de pouvoir faire un aller-retour express à VMR, je suis avec vous par la pensée!

Triple P.S. sans aucun lien… Joyeuse Halloween à tous! Amusez-vous pour moi aussi, parce que les Camerounais ne connaissent malheureusement pas cette sympathique fête du déguisement. Croyez-moi, l’an prochain, je serai 100% Camerounaise pour fêter!

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25 octobre (bis) : Mon nouveau pyjama fétiche!

27 octobre 2009 at 10:33 (Uncategorized, Yaoundé)

Chose promise, chose due : voici ma troisième tenue traditionnelle, et sans nul doute ma préférée, bien que je ne puisse pas la porter pour travailler. Car contrairement aux boubous, qui sont coupés près du corps,  le cabas est une robe flottante plus ou moins informe où seules les épaules sont soulignées par des détails de broderie. Le confort et la liberté de mouvement absolue en font sans aucun doute une tenue d’intérieur et/ou pyjama de choix… Et ceux d’entre vous qui m’ont côtoyée d’assez près connaissent mon amour pour les vêtements de nuit portés à toute heure du jour! 😉

Voici donc le «couvre-mule d’intérieur» le plus confortable qui soit… Et c’est particulièrement mignon en plus!

La dernière mais non la moindre de mes nouvelles tenues, un cabas de coton orné de masques africains

La dernière mais non la moindre de mes nouvelles tenues, un cabas de coton orné de masques africains

Comment résister à un tel regard? Écrivez-moi un petit mot svp!!!

 

P.S. Maintenant que j’ai répondu à la demande maintes fois répétée de publier des photos de ma personne, je me permets de vous demander, fidèles lecteurs, de prendre quelques minutes pour cliquer sur «Laisser un commentaire» et m’envoyer un petit mot… C’est tout simple pour vous et ça représente beaucoup pour moi. «Faites un effort, je vous en supplie!»,  ajoute la mule avec un air de Chat Potté (pour les non-initiés, c’est un personnage des films d’animation Shrek!)

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17 et 25 octobre : Extreme Makeover – African Edition

26 octobre 2009 at 7:08 (Yaoundé)

Désolée pour le titre anglophone, mais je suis vraiment immergée dans la culture bilingue et en plus, je ne voyais pas de meilleur titre pour le présent billet qui a pour objet ma transformation – extérieure seulement – en véritable Camerounaise. C’est en effet samedi le 17 octobre que j’ai subi ma première séance de torture – pardon, coiffure! – à l’africaine (en fait, ça ne fait pas si mal que ça, mais l’occasion était trop belle!).

J’ai finalement eu la confirmation de ce dont je me doutais depuis mon arrivée : pour les Camerounaises, l’apparence capillaire est presque une affaire d’État! Déjà, quand on croise des salons de coiffure à tous les coins de rue, on se doute de quelque chose… Mais c’est quand on y entre pour la première fois que l’on constate que les cheveux, ici, c’est un business florissant, mais aussi un véritable outil d’expression de soi. Teintures arc-en-ciel, mèches synthétiques, perruques, colifichets… Tout est bon pour se singulariser, mais surtout tout est entièrement renouvelable après un délai moyen de deux à quatre semaines. Vous ne vous imaginez pas les difficultés que me donnent mes collègues tous les lundis matins avec leurs nouvelles têtes qui les rendent parfois méconnaissables!

De mon côté, je dois dire que je me suis laissée convaincre de « jouer à la fille » pour une fois et d’investir temps et argent dans ma coiffure… Après trois heures trente de travail ininterrompu et 11 000 FCFA (un peu plus de 25$) de moins dans mes poches, j’arbore depuis une semaine une centaine de rastas (tresses d’environ 1 cm de largeur) qui se terminent en frisettes à la hauteur des épaules. Vous vous en doutez, mes courts cheveux bruns n’ont pas suffi à la tâche : la coiffeuse y a ajouté au moins 5 mètres (!) de cheveux synthétiques auburn «résistants aux flammes» (c’est garanti sur l’emballage!).

Avant de continuer, je dois mentionner que les Camerounaises méritent tout notre respect pour la patience dont elles font preuve quand vient le temps de se coiffer… Passer trois heures trente à tresser / se faire tresser, c’est long en tit pépère, comme on dit au Québec! Heureusement que j’avais une tâche de la plus haute importance durant tout le processus, soit de diviser les cheveux synthétiques en mèches de bonne épaisseur… Ne riez pas, c’est plus complexe qu’il n’y paraît!

Quoi qu’il en soit, le résultat en vaut la peine – je ne suis pas encore sûre de ma nouvelle tête, mais les locaux apprécient grandement, alors! – et peut durer jusqu’à quatre semaines… En plus, cette coiffure rend le lavage de cheveux superflu!

Grande première mondiale : Une mule rastafari en boubou!

L’attente fut longue, mais le résultat en vaut le coup : deux semaines après mon excursion à la Cotonnière industrielle du Cameroun pour acheter des pagnes (laizes de tissu), me voici enfin l’heureuse propriétaire de deux boubous et d’un cabas!

Mais avant de vous proposer les clichés tant attendus de ma petite personne dûment «bouboutée», je voulais vous donner quelques informations intéressantes sur ces vêtements traditionnels africains. Tout d’abord, les tissus : le wax , un coton teint selon un procédé à la cire (wax en anglais) et le coton simple, dont l’imprimé est moins éclatant. Le coton simple est parfait pour les cabas, ces robes d’intérieur ultraconfortables, tandis que le wax est de mise pour les tenues plus habillées que sont les boubous. Bien sûr, le wax est pas mal plus dispendieux (entre 9000 et 20 000 FCFA, soit 22 et 48 $CAN) que le coton simple (entre 4000 et 6000 FCFA ou 9,75 et 14,75 $CAN).

Une fois les tissus choisis, encore faut-il sélectionner le modèle, et là, bonne chance! La couturière est venue à la maison avec quatre immenses affiches couvertes de modèles les plus intéressants les uns que les autres… J’ai presque choisi au hasard, mais toujours en m’assurant que ça reste confortable et que je ne sois pas prise pour marcher à pas de souris. Après les premiers essayages, je crois que mon intuition était bonne. Mais bon, c’est difficile de ne pas être confortable dans un vêtement coupé sur mesure pour soi!

Sur ce, voici des photos de la première mule rastafari bouboutée de l’histoire de la blogosphère… En espérant que ça vous plaisent autant que mon nouveau look me ravit! 😉

Une mule très chic enrubannée d'éclatant wax anglais

La mule Africa 2.0

Mon second boubou, toujours fait de wax

Mon second boubou, toujours fait de wax

P.S. J’ai une troisième tenue – le cabas – a vous montrer, mais le réseau ne veut pas coopérer… Je retente le coup demain!

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16 et 22-23 octobre : De l’importance des femmes rurales et des dangers de la contrefaçon

24 octobre 2009 at 4:01 (Le journalisme au Cameroun)

Question de ne pas m’arrêter en si bon chemin, voici déjà un deuxième billet à saveur journalistique… Plus court que le premier, promis! Mais je trouve important de vous parler de mes premiers vrais reportages, car après tout, c’est pour ça que je suis ici!

Parlons d’abord du contexte. Mes deux papiers (jargon journalistique local) étaient destinés à Retro Magazine, l’émission du samedi matin qui passe en revue l’actualité de la semaine écoulée. Je préfère nettement travailler pour « la rétro » que pour le journal du soir, d’abord parce que ça me donne deux jours et demi entre l’attribution du sujet et la mise en ondes, ce qui est très pratique pour contrer les diverses tuiles (gens pas disponibles, rendez-vous reportés, trop de gens au montage, etc.) qui nous tombent toujours dessus. Ensuite, en magazine, nous avons droit à quatre ou cinq minutes d’antenne au lieu d’une minute 15 secondes… Et vous savez à quel point je suis prolixe! 😉

Donc, dans la foulée de la Journée internationale de la femme rurale célébrée le 15 octobre dernier, le premier sujet qui me fut assigné était une réflexion sur l’importance d’accorder aux femmes rurales la place qui leur revient dans la société camerounaise. Du vrai bonbon pour la féministe d’origine rurale que je suis!

Après moult discussions avec mes collègues et deux entrevues avec des responsables du ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille, je crois donc avoir pondu un papier plutôt convenable… En tout cas, il a été approuvé par le directeur de l’information et apprécié par l’invitée de l’émission, une femme rurale très impliquée dans la région. C’est bon signe non?

Ce qui est encore plus satisfaisant, c’est que mon reportage a fait grogner mes collègues masculins, ce qui m’a permis d’avoir des discussions musclées sur la place de la femme dans la société ainsi que sur l’égalité des sexes. Et il n’y a rien qui ne me fait plus plaisir que de faire enrager (amicalement) une poignée de jeunes hommes persuadés de leur supériorité intrinsèque! D’ailleurs, j’ai déjà une solide réputation de « femme révoltée » à la rédaction… Ça m’amuse follement. 😉

Faire la guerre à la contrefaçon

Moins controversé, mais tout aussi essentiel, mon second reportage portait sur les mesures prises par les autorités camerounaises pour combattre la contrefaçon, qui est un véritable fléau ici. Durant mes démarches d’entrevues, j’ai compris une grande chose : au Cameroun, pour avoir accès à un élu, il faut «connaître quelqu’un qui connaît quelqu’un…». Mais le hasard fait bien les choses, et j’ai pu discuter à micro ouvert avec le délégué régional du ministère du Commerce et le responsable régional de l’approvisionnement en médicaments, qui m’ont raconté de quoi faire un papier substantiel. Le plus drôle, c’est que ce topo ne pouvait entrer mieux dans la ligne éditoriale de la CRTV, qui est bien sûr de parler du gouvernement…

Encore une fois, le topo a été approuvé par le directeur de l’info, mais ce n’est que lundi que je saurai si les collègues l’ont apprécié… Et ce n’est pas certain, car leur journalisme est surtout à tendance européenne (du commentaire et un nombre restreint d’extraits sonores), ce qui diffère pas mal de ma méthode résolument nord-américaine (des faits purs et plusieurs extraits). Mais je m’assume, et après un mois (déjà!) ils commencent à me connaître!

En terminant, pour ceux qui se demande ce que j’ai fait durant tout ce mois au cours duquel je n’ai pondu QUE deux reportages, je résumerai que j’ai été tour à tour organisatrice (j’ai fabriqué un calendrier, un horaire de montage, etc.), professeur (j’ai créé des ateliers de perfectionnement), secrétaire de rédaction (je ne compte plus le nombre de papiers que j’ai aidé à peaufiner) et «grande gueule de la conférence de rédaction» (j’ai proposé pas mal d’angles de reportages).

En dehors du cadre journalistique, j’assume avec fierté et assiduité un rôle « d’objectrice de conscience » au sens large du terme, ce qui veut dire que je passe mon temps à discuter de sujets sociaux, économiques et politiques locaux en y apportant mon point de vue extérieur et occidental… Bonjour les flammèches! Le meilleur dans l’histoire, c’est qu’en plus d’être passionnant, ça me pousse à réfléchir à toutes sortes de choses que je tenais pour acquises. Un vrai cours de croissance personnelle qui risque de me servir encore au retour!

Bon, je m’arrête ici… La prochaine fois que je publie quelque chose, ce sera des photos de moi en boubous, promis!

P.S. Malheureusement, des aléas techniques m’empêchent de mettre mes reportages sur le blogue, mais je les garde sur CD et je les ramènerai à la maison en mars.

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15 octobre : Vipère, gombo et tiraillements éthiques

24 octobre 2009 at 2:46 (Le journalisme au Cameroun)

Me voici de retour avec un peu de retard… Désolée, mais le rythme (ou l’absence de rythme) africain fait déjà des ravages à mon ardeur au travail! 😉

Comme annoncé il y a quelques jours, je vous offre maintenant le récit de mes premiers reportages africains, après deux ans éloignée d’un micro et d’une enregistreuse. Je ne vous cacherai pas ma grande nervosité, surtout qu’ils ont eu lieu dans un pays étranger dont je suis loin, mais alors là très loin, de maîtriser toutes les ficelles!

Quoi qu’il en soit, j’ai entrepris ma réacclimatation par de la simple observation, ce qui signifie que je suis allée sur le terrain aider les journalistes chargés de faire un reportage. J’étais loin de me douter que cette (longue) journée me surprendrait autant! Et comme il semble que cette expérience illustre bien les rouages du journalisme camerounais, je vous en fais le récit détaillé.

D’abord, l’organisateur de l’évènement, un député local, est venu nous (trois journalistes et un cameraman) chercher à la radio vers 11h30 dans son véhicule personnel pour nous mener au lieu de couverture, à une vingtaine de kilomètres de Yaoundé. Déjà, cette «gentille attention» enchaîne les journalistes au sujet de leur reportage, car ils sont totalement dépendants de son bon vouloir pour rentrer en ville. Ensuite, cela crée une certaine familiarité plus ou moins éthique avec l’élu en question (et ça amène des suites étranges, mais j’y reviendrai…). Une fois sur place, l’évènement – une réunion du comité de suivi des 137 projets du budget d’investissement public du département – peut commencer, bien sûr avec plus d’une heure de retard (on est en Afrique, quand même!). La réunion a un intérêt public certain et les protagonistes semblent animés de bonne volonté, ce qui augure « journalistiquement » bien, mais c’est sans compter la longueur de ladite réunion… Cinq heures trente minutes bien sonnées!!! Et bien sûr, nous ne pouvons qu’attendre la fin des travaux, dépendants que nous sommes du transport du député… Mais pas seulement du transport, à ce que j’ai pu comprendre de l’attitude de certains de mes collègues!

En effet, après la réunion-marathon, un député camerounais ne peut « décemment » pas laisser les participants repartir chez eux le ventre vide. Nous voilà donc transportés vers une salle de fête où nous attend un somptueux banquet et un assortiment considérable de boissons alcoolisées diverses, évidemment achetées à même les deniers publics. Comme à Rome on doit faire comme les Romains, j’ai mangé et bu avec les élus malgré mon grand malaise éthique… Le positif de l’histoire est que ça m’a permis de goûter à de la vipère (beaucoup d’os et goût de poulet) et à du varan des savanes (viande un peu grasse, mais délicieuse) et… de parler du Canadien de Montréal! Car comme plusieurs de ses compatriotes, un des maires a fait des études au Québec dans sa jeunesse et il s’en souvient avec un immense plaisir. Malheureusement, mon appartenance canadienne m’amène également son lot de conversations pénibles où l’on tente de me convaincre d’aider quelqu’un – même un maire! — à obtenir un visa pour le pays de la feuille d’érable. Ce que j’ai d’abord pris en riant devient lassant à la longue!

Un varan des savanes... Ça ne paye pas de mine, mais une fois cuit, c'est un met de choix!

Un varan des savanes... Ça ne paye pas de mine, mais une fois cuit, c'est un met de choix!

Autant j'ai peur de cette bestiole vivante, autant j'ai eu du plaisir à la bouffer une fois bouillie!

Autant j'ai peur de cette bestiole vivante, autant j'ai eu du plaisir à la bouffer une fois bouillie!

Mais revenons à nos vipères, oups, à nos moutons. Après plus de deux heures de persuasion, nous avons convaincu le député de l’importance de nous ramener en ville avant le petit matin… Et avant qu’il entame sa quatrième bière (format 650 ml)! L’habitude aidant sûrement, sa conduite fut heureusement sans heurts autres que les battements apeurés de mon petit cœur de Québécoise élevée dans la culture du .08! Bien sûr, l’heure tardive (21h) obligeait le député à me déposer devant ma porte, mais pas avant d’avoir offert à l’équipe le gombo tant attendu par mes collègues. Et je ne parle pas ici de l’Abelmoschus esculentus, cette « plante tropicale comestible  à fleurs appartenant à la famille des Malvaceae, originaire d’Afrique » (merci Wikipedia!), mais bien de la somme d’argent comptant donné aux journalistes par les organisateurs après une couverture.

Je me permets d’ouvrir une parenthèse : de petites coupures étaient à l’origine remises aux journalistes fauchés par les organisateurs d’évènements pour les aider à payer leurs frais de transport. L’habitude s’est tranquillement ancrée dans les mœurs et est devenue une forme de corruption institutionnalisée dont le montant de plus en plus élevé peut justifier la couverture même d’un évènement, quel que soit son intérêt public réel. Les budgets officiels prévoient maintenant des enveloppes à cette fin, et certains journalistes se permettent de choisir leurs affectations selon le montant prévu… Quitte à engueuler les organisateurs et à les menacer d’une mauvaise couverture s’ils ne touchent pas assez!

Le « vrai » gombo, un légume africain plutôt courant

Le « vrai » gombo, un légume africain plutôt courant

Le gombo tel que l'entendent les Camerounais

Le gombo tel que l'entendent les Camerounais

Vous aurez deviné que, bien que je la comprenne jusqu’à un certain point (il faut bien manger dans la vie!), suis profondément choquée par cette pratique, et encore plus par l’attitude de certains journalistes qui considèrent cet argent comme un dû et qui sont prêts à me sortir des raisonnements d’une mauvaise foi hallucinante pour justifier le bien-fondé du gombo. Et vous me connaissez assez pour savoir que je refuse systématiquement de toucher (autant physiquement que métaphoriquement) ma part dudit gombo quand on me l’offre, au grand plaisir des collègues qui m’accompagnent… Ce qui rend encore plus élevée ma cote de popularité à la rédaction, comme si elle n’avait pas déjà atteint la stratosphère! Et si cette admiration est bonne pour l’ego, c’est aussi une solide leçon d’humilité et un grand exercice de jugement, car je me rends rapidement compte que plusieurs ne me sont sympathiques que parce qu’ils croient tirer quelque chose (un visa, des contacts, de l’argent ou autres avantages divers) de moi…  Bizarrement – mais à mon plus grand plaisir – le niveau de sincérité de l’intérêt semble inversement proportionnel à l’âge et au statut social. Vive les jeunes stagiaires fauchés! Fin de la parenthèse.

Donc, pour terminer mon histoire de reportage, vu l’heure tardive du retour, les deux journalistes et le cameraman n’ont eu d’autres choix que de repousser la mise en ondes de leur travail au lendemain. Bien sûr, cela n’a surpris ni dérangé personne à la rédaction, car «c’est ça le Cameroun!»

Et parce que ces faits se sont déroulés il y a plus d’une semaine, je peux même leur ajouter une suite inattendue et plutôt déstabilisante. Ce jeudi, le député s’est pointé DANS la salle de rédaction à la recherche de l’équipe de la semaine dernière, moi y comprise, pour nous amener faire une autre couverture à son avantage… À mon plus grand bonheur, j’avais une véritable raison de refuser (je préparais le reportage sur la contrefaçon dont je vous parlerai dans mon prochain billet). Le seul problème, c’est que l’homme politique a insisté fortement pour avoir mon numéro de téléphone personnel «pour m’inviter à dîner et apprendre à mieux me connaître», a-t-il dit. Ça sent l’opportunisme à plein nez, mais je ne pouvais vraisemblablement pas refuser la demande d’un député sans commettre un impair diplomatique, alors j’ai fait comme demandé. Heureusement que j’ai déjà l’habitude de donner des excuses pour ne pas répondre au téléphone (problèmes de réseau, sorties hors de la ville, activités très importantes en cours, etc)!

Bon, je m’arrête ici pour tout de suite… Mais pendant que j’y suis, je me mets immédiatement à la composition de mon prochain billet sur mes deux premiers reportages solos et je le mets en ligne sous peu. À tout de suite!

P.S. Les histoires vestimentaires et capillaires annoncées ne sauraient tarder, mais après deux semaines de promesses sans cesse repoussées, j’attends toujours d’entrer en possession de mes boubous… Vous comprenez qu’au Cameroun, la patience est une vertu cardinale, et accessoirement la seule façon de ne pas devenir totalement neurasthénique! 😉

P.P.S. Les photos ne sont pas de moi, mais de Google… Je n’ai vu ni vipère ni varan vivants!

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Interlude : La fratrie belge du castor

23 octobre 2009 at 4:00 (Castor canadensis)

Loin de moi l’idée d’imiter la tête de mule mais si je veux rester « zen », je ne peux la laisser s’enorgueillir d’être la seule à avoir deux familles. Voici donc certains de mes « frères » européens, belges pour être exact :

Un petit castor et sa mère (?)

Un petit castor et sa mère (?)

Petit castor européen

Petit castor européen

Comme mes pattes palmées ne me permettent pas de manipuler un appareil photographique, les photos sont tirées d’un site fort intéressant « Le pays des castors« .

Je vous laisse sur une image sublime qui se passe de mots :

2 emblèmes nationaux : Belgique et Canada

2 emblèmes nationaux : Belgique et Canada

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Interlude : Ma fratrie camerounaise (deuxième partie)

19 octobre 2009 at 7:48 (Yaoundé)

Comme promis, voici la suite des photos de famille…

Le jeune Andy junior, une boule d'énergie et de voix qui ne se repose jamais!

Le jeune Andy junior, une boule d'énergie et de voix qui ne se repose jamais!

La dernière mais non la moindre, l'aînée - et seule fille- de la famille, Eileen

La dernière mais non la moindre, l'aînée - et seule fille- de la famille, Eileen

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Interlude : Ma fratrie camerounaise (première partie)

18 octobre 2009 at 7:07 (Yaoundé)

Même si mon véritable frère me manque beaucoup (Greg, j’espère que tu n’en doutais pas!), je me suis recréée ici une vie fraternelle temporaire… Et cinq fois plutôt qu’une!

Pour me faire pardonner mon absence de la toile, et à la faveur de la nouvelle passion de ma «soeur» Eileen pour la photographie – et pour mon appareil – je vous présente en primeur mes collatéraux d’adoption. Ils sont beaux, n’est-ce pas?

Toutes les photos sont signées Eileen Ndongo, sauf bien sûr la sienne, qui est l’œuvre de son frère Sean. Tous deux ont un évident instinct photographique!

L'aîné de la famille, Sean, qui aime beaucoup les acrobaties au sol.

L'aîné des garçons de la famille, Sean, qui aime beaucoup les acrobaties au sol.

Joseph junior, dit Papou, l'adorable têtu de la famille!

Joseph, dit Papou, l'adorable têtu de la famille!

Bredan, le petit dernier de la famille

Bredan, le petit dernier

Je sais, il en manque encore deux, mais WordPress me fait des misères et ça doit bien faire 2h que je télécharge… Je vous promets un ajout demain!! Désolée pour l’attente, mais je suis dépendante d’une technologie déficiente et d’un réseau escargot! 😉

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La réplique du castor, seconde partie (8)

18 octobre 2009 at 5:11 (Castor canadensis)

Ça parle au coton! La fibre est revenue. Voici ce que le castor avait prévu comme entrée en matière.

« Comme le MCC peut « s’étaler » sur tout le blogue pendant l’absence de la fibre, il en profite pour vous présenter la version Internet, hivernale et « monocéphale » de son totem :

Le totem en hiver

Le totem en hiver

Cette version, contrairement à la première qui vient d’un parent du castor appelé la Mouffette Délirante, provient du site http://www.waymarking.com/waymarks/WM2QZA
Puisqu’on peut s’étaler, étalons-nous. Voici, en gros plan,  la fameuse tête :
La tête du totem

La tête du totem


Au lieu de cela, je dois laisser l’espace à Madame qui, même si malade de la grippe, est guérie de sa rupture de fibre! De quoi souffrir d’une attaque « d’émulation » ce qui, comme chacun sait, veut dire:  « Désir profond de faire taire une mule ».

Je vais donc me reposer un peu pour retrouver ma zennerie et préparer une réplique énergique à cette intrusion post rupture optico fibreuse!

A suivre…

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10 octobre: La mule qui rugissait avec les Lions

18 octobre 2009 at 4:18 (Yaoundé)

Me voici enfin de retour après une semaine de silence forcé causé par un éboulement dans le fin fond de la forêt camerounaise… C’est dans des moments comme ceux-là que je réalise à quel point je suis dépendante de la technologie! En même temps, je réalise que la vie est bien faite, car même si la toile avait été accessible cette semaine, j’aurais été trop occupée à combattre mon premier virus africain pour alimenter le blogue… Je vous rassure tout de suite, ce n’est pas le palu, mais une simple grippe, quoiqu’un peu tropicale. Maintenant bourrée de vitamines, ma guérison complète ne saurait tarder!

Tout ça pour annoncer mon retour en arrière jusqu’à samedi dernier, date de la partie de foot (soccer) opposant les Lions indomptables du Cameroun aux Éperviers du Togo dans le cadre des qualifications de la Coupe d’Afrique des Nations et de la Coupe du Monde 2010. Comme prévu, j’ai assisté à l’affrontement en direct des gradins du  Stade omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé… Quelle expérience inoubliable, même pour une inculte du foot comme votre humble mule!

L’aventure a commencé dès la matinée avec l’achat d’un maillot jaune des Lions (fausses traces de griffes dans le dos incluses!) au marché central de la ville.  Je l’avoue, c’est une contrefaçon, car les vrais maillots coûtent une fortune, et en plus, le nouveau logo manque de prestige!  Peu importe, à la seconde où j’ai enfilé ledit étendard des félins locaux, j’ai déclenché moult sourires et hourras dans la foule de badauds… Et ces élans de bonheur spontané m’ont suivie toute la journée, de la rue au marché des fruits en passant par la pharmacie et le parc public. Encore une fois, j’ai constaté que les Camerounais sont faciles à réjouir! Anecdote un peu plus surprenante, j’ai aussi compris que même les forces de l’ordre étaient sensibles à l’appui d’une étrangère pour leurs champions : même si les bouteilles de plastique sont interdites à l’intérieur du stade (il semble que ce soient de bons projectiles à lancer sur les joueurs en cas de défaite!), les soldats en tenue anti-émeutes qui ont fouillé mon sac à l’entrée ne m’ont pas confisqué mon inséparable gourde, dont j’ignorais d’ailleurs le potentiel destructeur… 😉

Donc, une fois admis dans l’enceinte du stade et judicieusement assise sur des bouts de carton dans les gradins ombragés — ceux du dessous —, il ne nous restait plus qu’à attendre le début du match, prévu 3 heures plus tard (notre avance avait pour but d’éviter les embouteillages et les fermetures de route). En plus de me permettre d’en apprendre plus sur les règles du sport national camerounais, ce délai m’a donné la chance d’assister à de nombreux rituels d’avant match, des danses et des chants traditionnels en passant par les bénédictions et prières dispensées par des marabouts (sorciers africains) en tenue… Le tout sous l’œil placide d’un nombre impressionnant de membres des forces de l’ordre à l’attirail tout droit sorti des manifs du Sommet des Amériques! Seuls les soldats de la fanfare nationale étaient plus légèrement vêtus pour leur tour de piste musicale d’avant-match, exploits de majoret (selon Antidote, il n’existe pas de masculin pour majorette!) inclus.

Pour vous donner une idée de la foule... Les gens regardent le match debout sur la rampe d'accès (mesures de sécurité quelqu'un?)!

Par manque de places accessibles, plusieurs regardent le match directement de la rampe d'accès au stade... Des mesures de sécurité quelqu'un?!?

Après une attente somme toute amusante – et totalement sobre, car l’alcool est interdit au stade –, les hymnes nationaux ont débuté sous l’œil attentif d’au moins 40 000 spectateurs, selon une estimation plutôt conservatrice. Et bien que tous aient entonné le refrain « Chère patrie; terre chérie; Tu es notre seul et grand honneur; Notre joie et notre vie, A toi l’amour et le grand honneur », je crois bien qu’ils s’adressaient beaucoup plus aux footballeurs qu’à leur nation!

Deux en un : la foule et l'importance que les Camerounais accorde à leur qualification à la Coupe du Monde!

La preuve de l'importance que les Camerounais accorde à leur qualification à la Coupe du Monde 2010, la première sur le continent africain

Il faut savoir que cette mouture des Lions, qui compte des joueurs évoluant professionnellement en Espagne, en Italie, en France, en Angleterre, en Suisse, au Portugal, en Autriche, en Hollande et en Turquie, tient l’honneur de sa nation entre ses « griffes »… Leur absence à la Coupe du Monde 2006 en Allemangne – une première depuis 1990 – avait fortement affecté le moral des Camerounais,  et tous comptent sur eux pour laver cet affront!

Côté sélectionneur national (entraîneur-chef) les Camerounais ont choisi de placer leur confiance dans un Français, Paul Le Guen. Ce que j’ai d’abord vu comme un relent de colonialisme est en fait un choix très conscient de la population camerounaise : si l’un des leurs prend les rênes de l’équipe, ils craignent qu’il ne soit porté à favoriser les joueurs de son ethnie (encore et toujours, souvenez-vous qu’il y en a 249!)… On est loin des psychodrames entourant l’importance de donner aux Canadiens un entraîneur québécois!

Je vous fais grâce du récit des deux heures suivantes, qui ont vu le match se dérouler comme doit se dérouler un match de foot. Je mentionnerai seulement que les traditions d’envoyer de très jeunes sportifs sur le terrain entre les périodes tout comme celle de faire la vague, existent également au Cameroun. Et je ne vous parle pas des vitupérations contre les arbitres et les « Ohé Ohé Ohé » entonnés en cœur. Sauf que, Afrique oblige, aucune importance n’est accordée au temps. Cela se traduit entre autres par l’absence de chronomètre indicateur sur le terrain! D’ailleurs, l’équipe togolaise est arrivée à Yaoundé avec une journée de retard… Les joueurs ont raté leur avion!!!

Ceci expliquant peut-être cela, les Lions Indomptables ont « laminé » les Éperviers du Togo 3 à 0, grâce à des buts de Geremi Njitap (32e minute), Jean II Makoun (47e) et Achille Emana (52e). Ils conservent donc la tête de la poule A (anglicisme dérivé de pool, ou groupe) et ne sont plus qu’à une victoire d’une place assurée pour la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud. J’ai donc rendez-vous dans un bar le 14 novembre prochain, date du match des Lions Indomptables contre les Lions de l’Atlas marocain. Ce jour-là, un seul lion rugira à Rabat (la capitale du Maroc), et c’est la FIFA qui le dit!

Le logo des Lions de l'Atlas, l'équipe nationale marocaine... Mes prochains ennemis!

Les Lions de l'Atlas, l'équipe nationale marocaine... Mes prochains ennemis!

Je vous épargne le récit de la soirée de festivités qui a suivi la victoire… Mais je vous assure que bière, musique et danse lascive (ça, je n’ai fait que l’observer!) étaient au rendez-vous, tout comme une joie de vivre débordante et contagieuse. Je vous dit que côté sens de la fête, les Africains n’ont rien à envier aux Québécois. J’irai même jusqu’à affirmer l’inverse, surtout s’il y a de la danse d’impliquée! Je vous en reparle en détail un jour… En attendant, je vais clore ce billet en soulignant que le lendemain du match, j’ai eu la chance  (!) de souper à quelques mètres du sélectionneur Le Guen et de sa garde rapprochée française dans un très bon resto de Yaoundé, Le Bois d’Ébène. C’était la première fois que je voyais autant de Blancs dans une même pièce… Ça fait du bien de ne pas être le centre de l’attention pour une fois! 😉

Voilà pour l’heure… A bientôt!

P.S. Pour rattraper le décalage technologique, deux billets concernant la semaine dernière devraient paraître rapidement. Question de vous mettre l’eau à la bouche, je vous donne d’ores et déjà les titres : « Gombo, vipère et femme rurale »  et « Extreme Makeover – African Edition ». Restez à l’affût!

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La réplique du castor, première partie (8)

18 octobre 2009 at 3:52 (Castor canadensis)

Profitant de l’absence de la tête de mule dont la fibre est temporairement rompue,  le castor prend toute la place. En voici la preuve :

Le totem

Ce qu’on aperçoit ici est un totem érigé en Colombie-Britannique,  une des dix provinces du Canada. Il représente une quantité impressionnante de « castor canadensis ».

On remarque que le totem est privé de tête. S’agit-il  d’un message subliminal envoyé par le photographe au MCC ou d’un manque de recul, on ne saurait le dire!

Quoiqu’il en soit, il est impossible de déterminer si l’animal qui coiffe le totem représente le MCC ou non puisqu’il est absent de la photo. Malheureusement, l’image explicative  (ci-dessous) qui l’accompagne montre le haut du totem et il est clair que ce n’est pas le MCC qui y figure puisque l’animal représenté ne porte pas de joli chandail rouge…

Son explication

Pour ceux qui ont de la difficulté à lire…l’anglais, voici une traduction libre :

« Il était une fois cinq frères qui partirent à la chasse pour rapporter des peaux de castor en prévision d’un festin.  Le plus jeune frère aida les  jeunes castors  à s’échapper et les suivit jusqu’à leur hutte. Il les vit enlever leurs habits de castor pour révéler leur forme humaine et déplorer la mort et la perte de leur chef. Il regarda leurs chants et leurs danses puis il retourna à la maison raconter ce qu’il avait vu. Le frère présenta la danse du peuple castor durant le fête et il érigea un totem appelé « Big Beaver ». C’est à ce moment que l’Aigle Chef rencontra et partagea le ciel avec le Corbeau, mais cela est une autre histoire. »

A suivre…

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La réplique du castor (7)

16 octobre 2009 at 12:24 (Castor canadensis)

Le castor est en extase depuis qu’il sait que la tête de mule est privée du droit de réplique. Il prépare un article quis se veut à la fois extraordinaire, éblouissant et espère-t-il, pas endormant.

Vous aurez aussi droit à une image représentant son totem. Merci à la fibre optique rompue!

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15 octobre : La panne Internet

15 octobre 2009 at 2:25 (Note de la rédaction)

Avis aux fidèles lecteurs des aventures de la tête de  mule,

En raison de la rupture de la fibre optique reliant Yaoundé à Douala,  Internet n’est temporairement pas disponible dans la capitale Yaoundé. Cette rupture a été causée par un éboulis dans une zone difficilement accessible et les délais de réparation sont inconnus.

Benoîte ne peut donc, pour l’instant, ajouter de chapitre à ses pérégrinations. Jusqu’à présent, comme disait l’arrière-petit-fils de Shakespeare, « She is still alive and well living ». Elle reprendra la suite de ses publications dès que la technique le permettra.

Entre temps, cela laisse toute la latitude voulue au castor pour s’éclater, ce dont il ne devrait pas se priver dans les prochains jours….

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8 octobre : Le bonheur d’être en paix avec soi-même

8 octobre 2009 at 7:34 (Note de la rédaction)

Avertissement : Ce billet contient des élans de psycho-pop bonbon… Vous n’êtes pas obligés de me prendre au sérieux ni même de me lire, mais c’est ce que j’ai envie d’écrire et je l’assume!

Depuis mon départ, certains lecteurs m’ont reproché l’absence de détails concernant mon état émotionnel. J’ai donc décidé d’utiliser le prétexte du jour anniversaire de mon premier mois au Cameroun (mardi le 6 octobre) pour leur faire plaisir… Mais profitez-en, car ça n’arrivera pas souvent!

Mon premier mois en terre africaine m’aura d’abord permis de me défaire de la plupart de mes appréhensions bassement domestiques : les Camerounais mangent – et très bien à part ça! -, l’endroit où je demeure ne manque ni d’eau ni d’électricité (ni de luxe d’ailleurs!) et je suis en pleine forme. Sauf un bon coup de soleil à l’arrivée et quelques douleurs abdominales dues aux médicaments antipaludéens, je me porte en effet comme un charme. Et je n’ai encore rencontré ni serpent ni tarentule, dans les arbres ou ailleurs!

Mais par-dessus tout, ces dernières semaines auront eu un effet immensément bénéfique sur ma santé mentale. J’ai en effet redécouvert le bonheur – depuis longtemps oublié – que l’on ressent à être totalement en paix avec soi-même et à se sentir à sa place dans la vie!

La joie simple de prendre le chemin du « travail » chaque matin, la satisfaction intellectuelle de pouvoir discuter de journalisme, de politique, de choc des cultures et même de mon avenir avec une foule de jeunes Camerounais d’une gentillesse et d’une soif de connaissance sans borne et les moments de joyeux plaisir avec mes cinq « frères et sœurs » d’adoption… Autant de petits bonheurs qui, après tant de mois à me questionner sur le bien-fondé de ma décision de tout abandonner pour prendre le chemin de l’Afrique, me confirment hors de tout doute que j’ai fait le bon choix!

Du haut(!) de ma toute nouvelle paix intérieure, je me permets de vous prodiguer un très simple conseil : quand vous avez un rêve, quel qu’il soit, faites tout ce qui est en votre pouvoir pour le réaliser, parce que tous les sacrifices que vous ferez pour y arriver seront amplement récompensés!

Croyez-moi, même si le chemin est long et que certains renoncements vous arrachent le coeur (et je sais de quoi je parle…), il n’y a rien qui ne remplace le sentiment d’accomplissement que l’on ressent quand on a enfin atteint son but. Et je suis persuadée que tout ce que vous apportera ce rêve devenu réalité fera de vous une meilleure personne (du moins, vous m’en donnerez des nouvelles dans cinq mois!) et aura un impact sur le reste de votre vie… Pensez-y, parce qu’avec une espérance d’environ 80 ans au Canada, le reste de votre vie, ça dure longtemps!

Pour terminer mon élan de psychologie de cuisine, j’aimerais partager avec vous un magnifique poème écrit en 1927 par l’Étatsunien Max Ehrmann que ma collègue Nancy m’a fait découvrir aujourd’hui. Il me semble particulièrement approprié à ce billet. Le texte est en anglais, mais je suis sûre que vous en comprendrez tous l’essentiel. Bonne réflexion!

Desiderata

Go placidly amid the noise and the haste,
and remember what peace there may be in silence.
As far as possible, without surrender, be on good terms with all persons.
Speak your truth quietly and clearly;

and listen to others, even to the dull and ignorant;
they too have their story.

Avoid loud and aggressive persons; they are vexatious to the spirit.
If you compare yourself with others, you may become vain or bitter,
for always there will be greater and lesser persons than yourself.

Enjoy your achievements as well as your plans.
Keep interested in your own career, however humble;
it is a real possession in the changing fortunes of time.
Exercise caution in your business affairs, for the world is full of trickery.
But let this not blind you to what virtue there is;
many persons strive for high ideals, and everywhere life is full of heroism.

Be yourself. Especially do not feign affection.
Neither be cynical about love;
for in the face of all aridity and disenchantment,
it is as perennial as the grass.

Take kindly the counsel of the years,
gracefully surrendering the things of youth.
Nurture strength of spirit to shield you in sudden misfortune.
But do not distress yourself with dark imaginings.
Many fears are born of fatigue and loneliness.
Beyond a wholesome discipline, be gentle with yourself.

You are a child of the universe
no less than the trees and the stars;
you have a right to be here.
And whether or not it is clear to you,
no doubt the universe is unfolding as it should.

Therefore be at peace with God,
whatever you conceive Him to be.
And whatever your labors and aspirations,
in the noisy confusion of life, keep peace in your soul.

With all its sham, drudgery and broken dreams,
it is still a beautiful world.
Be cheerful.
Strive to be happy.

P.S. Sur une note plus légère, je vous annonce tout de suite que le récit de ma fin de semaine risque d’être particulièrement exotique : j’ai rendez-vous avec la couturière samedi matin pour choisir les tissus et modèles de mes premiers boubous et en après-midi, je serais au stade Omnisport de Yaoundé pour la partie de foot opposant les Lions indomptables du Cameroun et les Éperviers du Togo. Le mieux c’est que j’y serai avec des journalistes sportifs… Ça promet!

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1er au 5 octobre: « I di chop life! »

5 octobre 2009 at 11:09 (Douala)

Ne vous en faites pas, je n’ai pas encore égorgé mon premier poulet vivant… En fait, le titre de mon billet signifie « Je profite de la vie! » en Cameroonian Pidgin English, la « troisième langue officielle du Cameroun » avec laquelle j’ai fait connaissance en fin de semaine.

Pour continuer dans la veine linguistique entamée la semaine dernière, je me fais un devoir de vous apprendre que le pidgin est en fait le « joual » des Camerounais anglophones, et ce, peu importe leur langue maternelle (rappelez-vous, il y en a plus de 200).  La plupart des mots utilisés proviennent de l’anglais, mais certains tirent leur origine des langues locales de l’ouest du Cameroun, mais aussi de l’allemand (héritage colonial de l’époque 1884-1914) et du portugais importé par les premiers habitants de ce secteur maritime.

Au-delà des mots eux-mêmes, la structure grammaticale de cette langue parlée depuis plus de 500 ans présente plusieurs particularités plutôt complexes à assimiler pour un étranger. La preuve en est que selon le Camerounais Peter Wutek Vakunta, professeur à  l’Université de Wisconsin-Madison (USA), « le pidgin s’accommode des distorsions grammaticales et des déviations par rapport aux conventions syntaxiques (et) parfois, ces distorsions sont délibérément créées pour permettre de reconstituer des expériences de vie personnelles ou collectives ».  (Traduction libre)

Toujours selon M. Vakunta, « la première tentative de codification du Pidgin English qui l’a doté de ses conventions d’usage a été fait par l’Église Catholique du Cameroun, qui l’a utilisé pour produire un grand nombre de matériel religieux, dont des petits catéchismes ». Décidément, la religion me suit partout! 😉

Évidemment, pour rendre le tout encore plus simple, il existe plusieurs variantes du pidgin, autant au Cameroun même (cinq) qu’ailleurs en Afrique anglophone (Nigeria, Ghana, Sierra Leone, Liberia). Tout ça pour dire que malgré une fin de semaine complète entourée de locuteurs chevronnés, « I di speak Pidgin small small! »

Pour en revenir au titre du présent billet, vous aurez compris que «I di » remplace « I am » (je suis) et que « chop » signifie « eat » (manger). Car en fait, tout ce grand détour linguistique n’aura servi qu’à dire une chose : j’ai beaucoup de plaisir au Cameroun! Après une première semaine de travail (un bien grand mot!) remplie de rencontres enrichissantes et de discussions journalistiques dignes de mes plus mémorables 5 à 7 uqamiens, j’ai pu renouer avec une partie de moi quelque peu oubliée : sortie au bar vendredi soir – poisson grillé sur place et frites de plantain compris – avant d’enchaîner avec un aller-retour à Douala dans le seul but d’expérimenter la vie nocturne de la métropole… Six heures de transport plus ou moins confortable et 5000 FCFA (12,50$ CAN) définitivement bien investis! Et ce malgré la présence envahissante d’un vendeur ambulant de ginseng qui nous a fait de l’infopub en pidgin pendant la première heure du voyage, après nous avoir bien sûr récité la prière des voyageurs!

Je ne m’étendrai pas indéfiniment sur mes folles libations doualaises, mais je peux vous dire que la Rue de la joie porte bien son nom, que le concept de danse exotique n’est pas le même partout – bien qu’une forte tendance antiféministe demeure présente – et que les Africain(e)s se débrouillent vraiment mieux que les Québécois(e)s sur un plancher de danse!!!

J’ai aussi pu constater que les lendemains de veille devant la télé sont une pratique mondiale, bien que le contenu des émissions de prédilection diffère… Je vous mets au défi de trouver une chaîne canadienne qui diffuse cinq épisodes de suite de Marimar, une vieille telenovela mexicaine des années 1990  elle-même le remake d’une telenovela des années 1970, et ce, sans pause publicitaire!  Heureusement que j’étais dans le bon état d’esprit (végétatif) pour apprécier la profondeur du scénari, le jeu fantastique des acteurs et les chiens qui parlent!!!  C’est donc sur cette image surréaliste que je vous laisse pour aujourd’hui… Je vous raconte la suite très bientôt!

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La réplique du castor (6)

3 octobre 2009 at 9:51 (Castor canadensis)

Oyé bon peuple,

Cette fois-ci le castor est particulièrement débridé au point d’en être déjanté.  Il vient de vivre une semaine complètement MCC c’est-a-dire  Merveilleusement Canadienne et  Chaotique.

S’il avait été «Mu par le Canabis Canadien», le MCC aurait écrit (pour les initiés) :

Merveilleuse car il a appris que son plus jeune « castoriau » avait été retenu pour faire un stage au sein du groupe E & Y. Éructant et Yodlant, ce groupe post punk pratique surtout le chant grégorien et la comptabilité. Contrairement au groupe Castor Cravate , ses membres se démarquent par leur tenue cravatée. Ils sont aussi connus aussi sous le patronyme de « jeunes C.astors A.nonymes » .

Canadienne car, malgré la présence de Denis Coderre dans l’actualité, il n’a pas confondu Madame Castor avec une marmotte. A ce sujet, voir la page de Steve Boudrias que le MCC a découvert récemment et qui écrit à l’item 11  « le castor est monogame et reste fidèle à sa partenaire tout au long de sa vie, toutefois, le castor confond parfois la femelle castor avec la femelle marmotte – la marmotte est appelée siffleux (ou Jack Layton) au Québec, car elle siffle pour prévenir du danger. Les anglophones la nomment Denis Coderre ou groundhog (lit. : « cochon de terre ») car il siffle lui aussi mais ne prévient pas du danger pour le bon côté de la frontière canadienne ». Le MCC a, de plus, appris qu’il devait cesser d’être (l)outré car il risque de s’auto dévorer (voir item 20 du même texte).

Chaotique aussi à cause d’une propension à pratiquer la Trudeaumanie d’une façon débridée ce qui l’a conduit deux fois en quatre jours à Dorval. Il se sentait loin de :

Jeunes "Procyon lotor" de mon voisinage

Jeunes "Procyon lotor" de mon voisinage

Évidemment, n’ayant pas les caractéristiques ailées de son lointain cousin, le polatouche, il ne s’est pas envolé lui-même. Il a plutôt été surveiller le retour  d’éminents voyageurs dont Robert, le compagnon de voyage de la mule. En passant, si ce dernier est arrivé sans encombre au Québec, il a néanmoins rapporté un solide rhume comme souvenir de voyage.

Mais la drogue n’est pas le genre du MCC. Le MCC est zen. Comme en plus il a appris il y a longtemps, en écoutant South Park, que « Se droguer, c’est mal » , il ne se drogue pas sauf au jus de groseille, tel qu’illustré dans une aventure de Garfield, le gros chat orange.

Pour renseigner la mule, le castor écrira que la semaine a été Merveilleuse car le CH a gagné, de peine et de misère, mais gagné sa première partie. A ce sujet, CH ne veut pas dire Club de Hockey mais bien Castor Honorifique.

Canadienne car, précisons pour le lecteur non québécois, le CH dont il est question ici est le club de hockey sur glace appelé« Canadiens de Montréal». Ce club évolue dans la Ligue Nationale de hockey (LNH) qui regroupe 30 équipes sous la présidence de Gary « Call Me Gary » Bettman.

Chaotique car il lui a fallu subir un interminable billet de la mule sans pouvoir y répondre. Cela l’a affecté au point où le délicieux rongeur a failli perdre sa zennerie nouvellement acquise! De plus, il a perdu un de ses amis dont voici la photo :

Une perte pour ls communauté castoridée!

Une perte pour la communauté castoridée!

En terminant, mentionnons les faits peu connus #10 et #11.

#10 : Toujours dans le merveilleux monde du sport, l’équipe masculine canadienne  de soccer (foot)  U20 s’est qualifiée pour les demi-finales des Jeux de la Francophonie 2009 qui se tiennent au Liban. Cela a créé toute une commotion au pays d’adoption de la mule, car le Canada a vaincu… le Cameroun 2 à 0. Les castoriaux  (?!?) ont dompté les Lionceaux indomptables!!!

#11 : Il s’agit d’un fait peu connu du castor lui-même. Il a découvert comment insérer des liens directement dans ses commentaires. N’hésiter donc pas à cliquer sur les mots soulignés. Vous apprendrez pleins de choses, utiles ou non, mais toujours surprenantes comme en cliquant sur le nom de Steve Boudrias à qui le MCC décerne le titre nouvellement créé de « Castor Honorifique » et ce conjointement avec les « Canadiens de Montréal».

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