L’intermède du castor

22 janvier 2010 at 4:37 (Castor canadensis)

Avis est donné par les présentes que la tête de mule éprouve des problèmes techniques à alimenter son blogue pour des raisons de coupures anarchiques du lien Internet dans sa ville d’adoption D’ou a la du interrompre temporairement sa contribution qui, disons-le, éprouve quelques « légers » retards chronologiques!

Pendant ce temps, le  bien-nommé Castor ronge son frein, ce qui est normal pour un tel animal! Il avise les lecteurs que, mule ou pas, il sévira bientôt!

Ajout de la mule : Internet est anarchique et mon emploi du temps est extra-chargé, donc je fais ce que je peux! J’ai publié deux articles aujourd’hui, que je vous invite à lire ci-dessous, et je m’active à en préparer d’autres pour bientôt, mais je ne peux assurer le moment de publication… Ne désespérez pas, lecteurs fidèles, vous serez récompensés pour votre patience!

Note du castor : Madame Castor, ayant été frappée par un mur itinérant en fin de semaine, le MCC se doit d’être à son chevet. Il vous reviendra sous peu avec ses répliques acidulées! Entretemps, il pousse un « ouf » de joie devant la chance dont a bénéficié Robert en raison de son non-départ vers Haïti.

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20 décembre : Bienvenue dans ma garçonnière

21 janvier 2010 at 4:31 (Douala)

Après seulement cinq jours de recherche, je me suis trouvé un petit nid à Douala, et pas n’importe lequel! Grâce aux connexions de mon directeur de stage à CRTV Centre, je résiderais finalement dans un très chouette appartement « à l’européenne » à Akwa, c’est-à-dire en plein centre-ville et à 5 minutes et 0,50$ CAN de taxi de la radio (ou encore 20 minutes à pied, aussi souvent que je peux!), et ce, pour un prix défiant toute concurrence… Je ne donne pas de chiffre, mais disons que j’aimerais bien transposer le tout à Montréal!

Pour entrer dans les détails, le bloc où je loge a été construit selon les plans d’une Suissesse, Marie-Jeanne, qui est mariée à un Camerounais et établie au Cameroun depuis 30 ans. Le couple Moukouri demeure au deuxième étage, le rez-de-chaussée et le premier étant occupés par le DUCA,  l’ONG fondée par Marie-Jeanne.  Quant à moi, je loue l’une des chambres de l’appartement du troisième étage, que j’ai rebaptisé « l’auberge camerouno-espagnole ». En effet, dans leur grande gentillesse, les Moukouri le louent à très bon prix à des jeunes coopérants occidentaux pour quelques mois tout en y accueillant de temps en temps des visiteurs de passage… Autant vous dire que ça bouge pas mal!

Quand j’y ai déposé mes bagages avant de partir pour Edéa, j’y ai donc rencontré un des mes colocataires temporaires, un jeune Allemand du nom de Johannes. Toutefois, je l’ai à peine croisé, lui et son compatriote Mischa, car ils sont déménagés le 4 janvier et que la période des Fêtes nous a envoyé chacun de notre côté. Je suis actuellement la seule occupante de la place (à mon plus grand bonheur… retrouver ma vie de solitaire, ça fait du bien!), mais j’ai déjà eu deux fois la sympathique visite d’une famille suisse en vacances au Cameroun, et une nouvelle colocataire devrait sans doute emménager à la mi-février.

Pour revenir à l’appartement lui-même, il compte trois chambres, deux salles de bains, un salon, une cuisine et trois balcons. Il est grand, lumineux, aéré et adapté aux standards de confort européens (des climatiseurs dans chaque chambre, des rideaux de douche, une machine à café et même une machine à laver!) tout en respirant le Cameroun (des meubles en rotin, des tissus tropicaux et une table de cuisine en tronc géant et une laverie à l’extérieur). En plus, il est tout équipé, des serviettes de bain aux électroménagers en passant par les draps et les casseroles… Le grand luxe quoi!

Mon salon en rotin d'où la guitare est aujourd'hui disparue, car elle appartient aux Allemands aujourd'hui déménagés!

Ma chambre : admirez le mariage couvre-lit en léopard - nappe à carreaux, de même que chaise en rotin - table de patio en plastique!

Ma cuisine quasi québécoise, incluant la laveuse... Sauf que la table est en tronc d'arbre exotique géant!

Les vêtements traditionnels camerounais se lavent à main, dehors... La photo est plus poétique que le travail réel!

Et je ne vous ai pas encore parlé du meilleur : la terrasse avec vue panoramique sur la ville. A une volée d’escalier de ma porte, j’ai en effet accès au toit de l’immeuble, aménagé de manière à pouvoir s’y installer très confortablement pour flâner, prendre un verre ou recevoir à souper… Il  y a même une cuisine et une salle de bain! J’ai bien l’intention de profiter de l’endroit au maximum, parce que je n’ai pas encore les moyens de jouir de telles installations au Québec!

Une partie de ma terrasse sur le toit... Vous êtes jaloux, n'est-ce pas?

L'autre section de la terrasse, ainsi qu'un coup d'oeil sur la vue en journée... Le soir c'est encore mieux!

En résumé, j’adore mon nouveau chez moi et le fait de reprendre les rênes de mon train-train quotidien me fait le plus grand bien. Le mieux, c’est que je peux y recevoir des amis de Yaoundé, ce que je ne manquerai pas de faire dès qu’ils se taperont le trajet de bus. En attendant, j’ai promis à mes collègues de Veritas qu’ils pourront profiter de mon hospitalité pour un 5 @ 7 bientôt… Je vous en reparle!

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18-20 décembre : Her Big (very) Long Cameroonian Wedding

21 janvier 2010 at 4:07 (Edea)

Pour ceux qui ne comprendraient pas d’où sort le titre de ce billet, il fait référence au film étasunien My Big Fat Greek Wedding . Bien que je n’aie jamais assisté à un mariage hellène, je suis pas mal sûre que l’ampleur des noces camerounaises peut soutenir la comparaison… mais plutôt que d’être grasses, elles sont longues en tit pépère dans le sirop!

Je vous rappelle qu’à l’occasion du barbecue du haut-commissaire canadien, j’ai été invitée à assister à un mariage en compagnie de ma compatriote torontoise Caroline. Me voilà donc en direction d’Edéa où j’assisterai aux unions civile, religieuse et traditionnelle d’Arlette et de Jacques.

Après une autre excursion toujours aussi haute en couleur en autobus – je suis maintenant une pro du transport en commun camerounais! – je suis accueillie dans la famille de la mariée où l’on s’affaire aux coiffures des dames de la maison, et ce, à 21h la veille du mariage. C’est pour moi l’occasion d’assister à une séance de tissage, le procédé qui permet aux Africaines d’afficher pour un temps des (faux) cheveux aussi lisses que ceux des Blanches. Pour résumer, il s’agit de plaquer ses véritables cheveux sur le crâne et d’y coudre des lisières de cheveux synthétiques comme on faufilerait un bord de pantalon… C’est particulier comme technique, mais le résultat est très concluant!

Quoi qu’il en soit, la soirée s’est étirée jusqu’à 1h30 du matin, car plusieurs préparatifs restent à compléter avant le grand jour, incluant les derniers ajustements de la robe de mariée… Je me répète, mais la prévision n’est vraiment pas l’apanage des Camerounais! 😉 Même si je ne peux pas apporter mon concours dans l’aspect alimentaire du à ma méconnaissance de la gastronomie locale, je donne un coup de pouce en confectionnant une bonne centaine de petits sachets de dragées en dentelle… Ça faisait longtemps que je n’avais pas fait de bricolage!

Trois mariages, trois tenues… et plus de trois heures d’attente!

Après une courte nuit durant laquelle j’ai partagé un lit avec la mariée, ses deux jeunes enfants et sa sœur (!), nous voici à nous préparer pour le mariage civil, prévu à la mairie à 10h. Pour cette étape de la journée, tous revêtent un habit fait du même pagne choisi par le ou la marié(e). En plus d’être joli, cela permet de démêler les invités!

Ma compatriote Caroline, ma compagne Camerounaise Nathalie et moi-même en kaba de circonstance, celui de la mariée

Les nouveaux époux (en cravate bleu ciel et tailleur saumon) entourés de la famille du marié... Remarquez le pagne différent du mien!

Les nouveaux époux ( en cravate bleu ciel et tailleur saumon) entourés de la famille du mari... Remarquez le pagne différent du mien!

Une mignonne petite Camerounaise... A quelle famille est elle afilliée selon vous?

Une mignonne jeune Camerounaise... A quelle famille est-elle affiliée selon vous?

La même jolie fillette, cette fois en "habit d'Église"

Même si le branle-bas de combat s’est enclenché vers 6h du matin, plusieurs choses ne sont pas encore fins prêtes, ce qui retarde le départ vers la mairie. Ce n’est pas bien grave, parce que la municipalité elle-même nous fait attendre, elle avait prévu TROIS mariages à la même heure! Ça vous donne une idée du nombre de gens qui poireautent au soleil devant la mairie… où le mariage débute finalement à 12h30.

Après la courte cérémonie et la traditionnelle séance de photos, tous s’en retournent à la maison pour se préparer à la seconde partie de la journée, le mariage religieux. Fait cocasse, tous les invités revêtent leurs plus chics atours à l’occidental – habits et tailleurs – sauf votre chère mule, qui a préféré le boubou 100% camerounais!

À part le fait qu’elle est débutée une heure en retard (en fait pas vraiment, car les organisateurs avaient prévu le coup et convié les gens à 15h pour s’assurer qu’ils y soient à 16!), rien à signaler sur la partie religieuse du mariage célébrée à la cathédrale d’Édéa, à un jet de pierre du couvent de Sœur Maria. Tout se passe dans la plus pure tradition catholique, bien que les chants soient en langue locale, ce qui les rend à mon avis beaucoup plus vivants.

La cathédrale d'Edea

À la sortie de l’église, tous se dispersent entre les véhicules disponibles pour se rendre dans le village du marié, à une vingtaine de kilomètres, pour la célébration traditionnelle… A laquelle je n’ai finalement pas assistée, parce que notre chauffeur a plutôt décidé de rentrer chez lui et qu’il nous a littéralement abandonnées sur le bord du chemin, nous obligeant à rejoindre la maison à pied pour attendre le retour des invités!!! Heureusement, j’étais avec Caroline, donc nous en avons profité pour discuter de ce qui se passait, et pour pester un peu sur les nombreux (et longs!) moments d’attente qui parsèment ce genre de journée… Sauf qu’on ne se doutait pas que ça ne faisait que commencer!

En effet, il nous a fallu attendre 23h pour nous rendre à la réception qui se donnait à l’Hostellerie de la Sanaga, du nom du fleuve qui borde la ville… Et minuit avant que le signal du début du repas soit donné. Dire que l’on avait faim et que l’on était épuisées est un euphémisme! Mais bon, il fallait attendre que tout ce beau monde se change, cette fois en vêtements de bal… Il est presque superflu de vous préciser que votre mule favorite est plutôt restée en boubou : les robes de soirée, ce n’est pas plus ma tasse de vin de palme au Cameroun qu’au Québec! J’ai  d’ailleurs eu une bonne discussion là-dessus avec un ami de mon hôtesse, un jeune Bordelais quelque peu amoureux de la bouteille qui cherchait à faire enrager la « petite Canadienne » que je suis… Il a plutôt réussi à faire rire la tablée, ce qui est plus sympathique en fin de compte!

Après avoir dégusté le somptueux buffet et dansé sur les airs à la mode (pas aussi bien que les locaux, mais j’ai fait un effort!), nous avons fini par aller dormir vers les 4h30. Cette fois, je partageais le lit avec Caroline, une sœur de la mariée et les deux enfants de ladite jeune épouse en nuit de noces. C’est beaucoup de monde dans un lit double!

Le lendemain après-midi, pendant que les gens se dirigeaient vers une autre cérémonie traditionnelle, cette fois du côté de la mariée, je dois plutôt me trouver une place* dans un autobus en direction de Douala, car je prends possession des clés de mon nouvel appartement ce soir… Plus de détails dans le prochain envoi!

* Quand je dis « trouver une place », ce n’est pas une figure de style : dans cette ville dépourvue de gare routière, les voyageurs arrêtent tous les autobus qui passent sur la route dans l’espoir qu’ils aient une place de libre… Je n’ai pas besoin de vous dire que le dimanche après-midi, avec tous les travailleurs qui s’en retournent à Douala, c’est un vrai parcours de combattant!

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13 décembre-16 décembre : On recommence à zéro… ou presque

19 janvier 2010 at 11:40 (Douala)

Voilà que s’ouvre un nouveau chapitre de mes aventures. C’est avec émotion que j’ai salué la famille Ndongo et tous mes bons amis yaoundéens pour prendre la direction de dans la métropole économique du pays, Douala.

Je ne me lance toutefois pas totalement dans l’inconnu, car je suis accueillie dans la ville la plus peuplée – et la plus active – du Cameroun par ma chère Sœur Maria, présente comme toujours pour s’assurer du bon déroulement de mon périple. Elle m’a donc cueillie à la sortie du bus pour me diriger vers le Centre d’accueil de la cathédrale St-Pierre et St-Paul, mon point de chute temporaire. En effet, je suis activement à la recherche d’un autre logement, car si l’endroit a l’avantage d’être situé à 3 secondes de marche de la radio, il est plutôt dispendieux (25$ par jour sans possibilité de me faire de la bouffe) et pas particulièrement attrayant pour y vivre durant trois mois!

Quoi qu’il en soit, c’est là que je passerai ma première nuit à Douala avant de reprendre le chemin du boulot, cette fois au sein de l’équipe de Radio Veritas, la radio catholique de l’Archidiocèse de Douala. Je suis un peu anxieuse de savoir comment j’y serai reçue, mais jamais autant qu’à la veille de mon entrée à CRTV Centre… C’est fou ce qu’on peut s’adapter aux façons de faire d’une population en trois mois!

Un accueil TRÈS chaleureux

Comme anticipé lors de ma première visite en septembre ( voir billet 9 septembre), mon arrivée à Veritas fut accueillie avec beaucoup de joie. En plus d’être heureuse de compter un nouveau visage à MACACOS (Maison catholique de la communication sociale), l’équipe de la radio a poussé un ouf de soulagement à la perspective de compter sur une voix – et un cerveau – supplémentaire. Il faut savoir que ladite équipe ne compte que 10 journalistes (six francophones et quatre anglophones) et cinq techniciens (tous francophones) en plus de son rédacteur en chef (rec), le bien nommé Doyen., Le rec, de son vrai nom Ernest Mbendé, pourrait en effet passer pour notre grand-père à tous, car la moyenne d’âge ne doit pas dépasser 27-28 ans. Après Ville Mont-Royal et Outremont, c’est tout un vent de fraîcheur pour moi, et je m’en réjouis fortement!

Je disais donc que mon arrivée tombait à point nommé, et c’est le cas de le dire. J’ai fait mon premier topo en solo, soit la couverture de l’assemblée générale constitutive de l’Association Nationale des Consommateurs des Télécommunications, deux jours après mes débuts.  De plus, j’ai décidé de réaliser le journal de 19h ce même soir, car la présence d’une réalisatrice en cabine technique n’est pas une pratique courante, vu les effectifs réduits. Mon initiative, répétée depuis, est d’ailleurs très appréciée par les techniciens (bon, ok, c’est pas juste mon travail qui leur plaît, mais ça, c’est une autre histoire… !).

Je compte donc travailler à l’instauration d’une rotation de réalisation, en plus de m’attarder à la tenue des conducteurs (feuilles de route) des journaux et…à la mise en place de mon fameux calendrier mural. Sauf que cette fois-ci, je me sauverai le travail manuel, car MACACOS a un très efficace service de graphisme et d’imprimerie! Du beau travail en perspective, et dans une ambiance pas mal plus joyeuse qu’à Yaoundé. Une équipe restreinte, jeune et assez motivée, ça m’inspire!

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11 décembre : Entonner « La Manic » à Yaoundé entre deux bouchées de hamburgers au ketchup Heinz

11 janvier 2010 at 7:25 (Yaoundé)

Tout juste de retour de mon périple nordiste, je suis conviée à un barbecue à la Résidence officielle du Canada par le nouveau haut-commissaire du Canada en personne, le Québécois Jean-Carol Pelletier. Il y a longtemps que je l’attendais, cette occasion de rencontrer des compatriotes!

En étant à ma première convocation diplomatique, je ne savais pas trop quelle était la tenue appropriée, même si je me doutais qu’un barbecue convoqué par des Canadiens ne serait pas très «collet monté»… Dans le doute, j’ai revêtu mon plus beau boubou et des rastas tout neufs : avec ça, on ne se trompe pas!

Comme je me doutais, cette soirée s’est avérée très conviviale, sans chichis ni protocole… Tout ce qu’il y a de plus canadien quoi! Les invités semblaient sortir du catalogue de chez Atmosphère (chaîne de magasins de plein air québécois) et le haut commissaire nous a accueillis dans sa cour arrière en bras de chemise et en sandales avant de nous proposer bière, hamburgers, frites et, je le cite, « vrai ketchup Heinz».

La trentaine de personnes présentes – surtout des coopérants, mais aussi des religieuses – étant trop nombreuses pour l’offre de chaises, plusieurs (dont votre bien-aimée mule) ont choisi  de s’asseoir par terre pour manger, discuter et entonner en chœur quelques chansons typiquement québécoises, dont La Manic de George Dor. Le guitariste de la soirée, l’un des employés canado-vietnamiens du haut-commissariat (habituellement domicilié à Vanier, en Ontario francophone) est celui qui s’est débrouillé pour que mon vote spécial arrive à bon port en novembre. D’ailleurs, j’ai eu la confirmation que je fus la seule Canadienne à exercer mon droit de vote à partir du Cameroun pour les partielles… Tous les employés présents m’ont reconnue à cause de ça!

Sinon, cette belle soirée qui me ramenait momentanément dans l’état d’esprit ambiant de ma chère patrie m’a permis de faire la rencontre de Caroline, une très sympathique honkogo-canadienne domiciliée à Toronto, mais ayant étudié à l’université McGill tout en ayant pignon sur la rue St-Denis. Les hasards de la vie ont voulu que l’on soit présentées l’une à l’autre par une Camerounaise, collègue de Caroline à l’ONU, que j’avais croisée dans un taxi quelques semaines plus tôt… Tout ça pour dire que le courant est très bien passé et qu’en quelques heures, nous avions rendez-vous pour assister à un mariage et nos plans de Noël communs étaient fixés. Je vous le dis, il n’y a rien de mieux que la distance pour rapprocher les gens!

Ma seule photo de la soirée... Pour la blague!

P.S. Le haut-commissaire a annoncé qu’il tenterait de reconvoquer un tel barbecue en début de nouvelle année… Caroline et moi lui avons proposées de fournir la poutine (dont la recette locale a été testée le 23 décembre!) et la musique québécoise plus récente, du genre Cowboys Fringuants. Il a accepté en riant!

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La réplique du castor (10)

10 janvier 2010 at 11:59 (Castor canadensis)

Après de longues semaines d’absence, le MCC sort d’une semi hibernation. En effet, il a été atteint d’une étrange maladie appelée « Ursus sum » qui se traduit littéralement par « Je suis un ours ». En tant qu’ursidé, il a donc hiberné tant qu’a sévi cet étrange état. Il a d’abord débutée par une période de contemplation intensive qu’illustre assez bien la photo suivante :

Elle fut suivie d’une période de sommeil profond. Toutefois, stimulé par l’arrivée de Noël et du Nouvel An, le MCC est sorti de sa léthargie et a revêtu ses plus « canadiens » atours  comme en témoigne cette photo prise par Madame Castor elle-même (beau bonhomme n’est-il pas ?) :

Il a profité de la période des Fêtes pour se faire de nouveaux amis qu’il vous présente avec plaisir :

Comme l’hibernation a eu raison de sa verve habituelle, il vous laisse sur cette superbe photo mais promet de vous revenir sous peu pour commenter le voyage de la mule. Même si elle n’a pas hibernée, elle tarde à raconter ses aventures. La critique du castor lui ferait-elle peur ?

A suivre…

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8-9 décembre : Le retour au bercail

7 janvier 2010 at 10:24 (L'Extrême-Nord)

C’est bien beau le tourisme nordiste, mais j’ai un autre stage qui débute dans quelques jours dans une nouvelle ville, et beaucoup de Camerounais inquiets qui vont faire une attaque si je ne rentre pas bientôt à Yaoundé… Me voici donc sur le chemin du retour, chemin qui s’annonce particulièrement long.

Debout AVANT les poules – 4h30 du matin! – je profite une dernière fois de la gentillesse de M. Amadou qui m’a offert de m’accompagner à la station d’autobus aux aurores, et en moto en plus! Il s’assure que je suis bien installée dans le bus de 6h, et me fait promettre de lui téléphoner une fois revenue dans la capitale… Et d’un protecteur de plus!

Après un voyage sans histoire – mais avec un peu de sommeil – de huit heures, je remets les pieds à Ngaoundéré où m’attendent Pauline et Oman (ceux qui m’ont accueillie à mon arrivée). Tous deux très heureux de me revoir saine et sauve, ils sont les premiers à profiter de mes nombreuses photos pendant que l’on passe le temps avant que je prenne le train de 18h30.

Finalement, je m’installe dans ledit train, mais cette fois en première classe assise, question de varier les expériences et de sauver quelques milliers de francs (20 $CAN). Les sièges sont suffisamment confortables et espacés pour que le très long voyage ne soit pas trop pénible. Le trajet – d’une durée de 15h30 bien sonnés – fut ponctué de siestes plus ou moins régénératrices et de discussions plus ou moins passionnantes avec mon voisin de siège, un jeune Malien nommé Ali avec qui j’ai partagé un souper de chèvre grillée et un déjeuner de baguette française.

La première classe assise. Je sais, la photo est floue, mais j'étais vraiment épuisée!

Quand j’ai finalement mis les pieds sur le perron de la gare de Yaoundé, j’ai été assaillie d’une sensation très étrange : celle de revenir à la maison!!! Reconnaître les coins de rue, même croiser des visages connus et dire bonjour…. Je me suis créé plus d’attaches que je ne le croyais dans la capitale, finalement!!! Et je ne vous parle pas de la réaction de la jeune génération de Ndongo quand je suis apparue au portail: Bredan et Papou n’ont plus voulu me lâcher de la journée, c’était très mignon! Je les ai laissés profiter, car je n’avais plus que quelques jours avant le déménagement définitif pour Douala…

Mon retour à rendu beaucoup de Camerounais heureux, dont mon cher p'tit Papou!

P.S. Pour voir beaucoup d’autres photos de l’Extrême Nord camerounais, mais pas les miennes, cliquez ici.

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7 décembre : De l’eau – et des obus – dans le désert

7 janvier 2010 at 9:55 (L'Extrême-Nord)

Une très grosse journée à raconter… Ça viendra, mais je préfère combler un peu de mon retard avec des billets plus courts avant d’y revenir en détails!!!!

Merci de votre patience!

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6 décembre : Petits bonheurs «à l’occidentale»

7 janvier 2010 at 9:27 (L'Extrême-Nord)

Petit bonheur de vacances, ce dimanche a débuté par une matinée « grassette » : réveil à 8h! Ensuite, nous nous sommes tranquillement (autant que les routes camerounaises le permettent!) dirigés vers la ville de Mora, pour y visiter le traditionnel marché quotidien, une expérience au plaisir sans cesse renouvelé. Selon mon inséparable compagnon de voyage, Le Petit Futé – Cameroun 2008-2009, le marché hebdomadaire de Mora est «sans doute le plus beau de la région»…  Entre Mokolo, Tourou et Kuiyapé, le choix est difficile, mais j’avoue que celui-là est très propre et bien organisé.

Les traditionnelles épices présentées dans les tout aussi traditionnels sacs en plastiques rayés de toutes les couleurs!

Une compatriote de Mora : les mules (les ânes, en fait!) sont légion dans l'Extrême-Nord camerounais... Et je les comprends de bien s'y plaire!

La mention (et rien de plus!) du iPhone entre un vendeurs de tapis de prière et un d'oeufs à l'unité... Surréaliste, vous ne trouvez pas?

La route entre Mora et Maroua, un vrai plaisir pour les yeux... et un repos pour les amortisseurs du RAV4!

Notre route nous a ramenés vers Maroua, point de départ de notre excursion, en début d’après-midi. Et rebonjour le Relais de la porte Mayo, pour mon plus grand plaisir! Mon sourire n’a cessé d’augmenter à mesure que les heures passaient, car j’ai profité de mon après-midi « libre » pour agir comme une pure Nord-Américaine! J’ai d’abord mangé un sandwich sur une terrasse de la mignonne rue principale de Maroua avant d’aller me payer une heure au cyber (après une semaine sans internet, c’est un impératif!). Après avoir pris et donné des nouvelles au pays de l’hiver, je me suis lancée à la découverte de la ville à pieds… Quel bonheur de pouvoir se promener tranquillement dans des rues bien entretenues sans se faire importuner (ou presque, mais rien n’est parfait!).

Le mayo Kaliao, la rivière qui sépare Maroua en deux durant la saison des pluies

Ce n'est pas une tour de 828 mètres, mais même à Maroua, le Dubai local est pas mal plus chic que ses voisins les call box en planches!

Je me suis accordé presque trois heures de piétonnade avant de rentrer à l’hôtel, où je me suis payé un luxe purement occidental : une pizza épinard – fromage de chèvre cuite sur feu de bois. Après trois mois sans ce plat qui compose habituellement une des bases de mon régime alimentaire, je vous assure que chaque bouchée était jubilatoire! Et comme si je n’étais pas assez choyée, un très bon téléfilm policier était diffusé sur TF1 jusqu’à tard dans la nuit… Mon énième petit bonheur de la journée!

Un délice purement occidental... Je ne pensais jamais être aussi fière de manger une simple pizza!

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5 décembre : À la rencontre des animaux sauvages

3 janvier 2010 at 7:19 (L'Extrême-Nord)

Ça y est, me voici à l’aube de ce que je sais être le premier d’une longue série de safaris… Une première expérience de quelques heures dans un parc pas spécialement bien aménagé, et à une période où les animaux se cachent encore du froid (il fait «juste» 30 degrés!), mais ça ne change rien, je suis excitée comme une puce – ou pour être mieux adaptée à la région, comme un termite (eh oui, c’est masculin comme insecte!)!

Je vais laisser mes photos faire le gros du travail de ce billet sur le parc national de Waza, parce que de toute façon, c’est ce qui vous intéresse! Portez tout de même attention aux légendes…

Pas très original, mais mes premières bestioles furent une volée de pintades… J’en ai d’ailleurs croisé au moins une centaine au cours de ma visite!

Un peu comme dans mon parc Oméga local, les bêtes les plus nombreuses sont les différentes espèces de ruminants. Ici, des damalisques. J’ai aussi croisé plusieurs gazelles, hippotragues (ou antilopes cheval) et autres cobs de Buffon.

Parlant de cobs de Buffon, en voici un spécimen mâle. Je ne sais pas pour vous, mais j’adore cette photo qui pourrait presque être publiée dans la version camerounaise de la revue «Chasse et pêche»! Heureusement, c’est une espèce protégée, comme plusieurs de celles qui peuplent Waza.

Dans le parc de Waza, les oiseaux sont légion et représentent un nombre incalculable d’espèces différentes. Je ne connais pas le nom de ce volatile en particulier, mais je le trouve très joli donc je vous le présente!

Toujours chez les bêtes à plumes, voici un marabout, un échassier d’envergure aussi appelé « cigogne à sac ». Quelque chose me dit que c’est son drôle d’air qui lui a valu son homonymie avec les sorciers africains!

Deux spécimens du plus gros volatile de la planète, l’autruche. À cette grosseur-là, normal qu’elles ne volent pas… Mais pour les avoir vus détaler juste après la photo, elles compensent en courant pas mal vite!

Les mammifères se cachent, mais le pisteur est là pour les chercher en montant aux arbres, avec des échelles parfois malmenées par un éléphant! Les touristes se contentent quant à eux de monter sur des plateformes métalliques (à droite).

Première – et unique – trace de la présence du roi de la jungle… Eh non, je n’ai pas rencontré de lion à Waza! Qu’à cela ne tienne, je me reprendrai dans quelques années au Serengeti (Tanzanie) ou au parc Kruger (Afrique du Sud).

Les éléphants sont aussi restés cachés dans les recoins du parc où les points d’eau ne sont pas encore totalement asséchés. Mais «ils sont passés par ici il y a deux jours», assure le pisteur après avoir analysé ces traces de pattes.

Non, ceci n’est pas un feu de savane. C’est plutôt la création d’un brulis, soit «un champ dont la végétation a été brûlée afin de le préparer à la culture» (et faciliter le repérage des animaux!). Très normal pour les habitants de la région, cette vision est plutôt inquiétante pour les touristes, surtout quand elle s’étend sur des kilomètres ou encore quand on en traverse littéralement les flammes en 4x4… Bien sûr, «y’a pas de problème!», comme disent les Camerounais!

La preuve que l’on s’approche du territoire des girafes, mon pisteur et mon chauffeur pose ici avec un morceau de fémur de ladite bestiole à grandes pattes.

Mes premières girafes! Maman girafe et girafon numéro un (numéro deux étant en dehors du cadre de la photo) me font même la faveur de prendre la pose… Elles sont gracieuses vous ne trouvez pas?

Aussi gracieuse soit-elle, la girafe n’a pas été conçue pour être élégante quand elle boit. En plus, elle est très vulnérable à cet instant, ce qui fait qu’elle ne prend jamais plus d’une gorgée à la fois avant de se relever pour assurer ses arrières… Épuisant! Un détail pour les initiés : j’ai baptisé cette girafe – que j’ai «regardé vivre» pendant une demi-heure - Gertrude, en l’honneur de la peluche que j’ai créée moi-même à New York il y a trois ans et qui orne fièrement mon lit depuis. Qu’est-ce que vous dites de la ressemblance?

P.S. Je viens d’apprendre qu’on ne peut mettre de lien hypertexte dans la légende d’une photo. Voici donc les mots pour lesquels je  voulais ajouter un complément d’information :

Parc Oméga

Hippotragues

Revue Chasse et Pêche

Marabouts

Serengeti

Parc Kruger

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4 décembre : Direction la faune sauvage, avec un détour par la faune alimentaire

3 janvier 2010 at 2:09 (L'Extrême-Nord)

Après s’être endormis au son des feux de camp crépitant dans le lointain, nous nous sommes réveillés ce matin à celui des coqs se faisant échos dans les montagnes. Ces mêmes monts Mandara dans lesquels nous nous sommes aventurés de bon matin en direction de notre objectif du jour, le parc national de Waza.

Circulant toujours sur un sentier en terre d’un état plus qu’exécrable, notre valeureux RAV4 mauve (et son encore plus valeureux chauffeur!) nous a fait franchir le col de Koza, qui surplombe un paysage aride et majestueux peuplé par un des nombreux groupes ethniques locaux, les Matakam. Et pour paraphraser un célèbre obèse chevelu et rayé : «Ils sont fous ces Matakam!», car ils ont choisi de construire leurs cases en terre cuite et au toit pointu à flanc de montagne dans une région quasi désertique et difficilement accessible… D’accord, ça permet de prendre de vraies photos de cartes postales, mais ça ne rejoint pas ma définition de confort minimal nécessaire!

La vue à partir du col de Koza... Idyllique, mais pas pour y vivre, à mon avis!

Une fois revenus au niveau du plancher des zébus, nous avons fait un arrêt au marché de Kuiyapé, reconnu dans la région pour la vente de chèvres et de bœufs vivants. J’y ai eu une pensée pour mon grand-père maternel, Léonard, boucher de son état, qui aurait sans aucun doute apprécié la comparaison avec les marchés aux bestiaux du siècle dernier au Québec. Surtout pour l’emplacement, soit une large rivière (appelée ici « mayo ») complètement asséchée.

Cette large bande de sable est en fait une rivière - un mayo - rempli d'eau quelques mois par année. Le reste du temps, on y vend des boeufs et des chèvres!

Autrement, la visite de ce beau marché m’aura permis de prendre plusieurs belles photos et d’apprécier encore une fois la paix royale que les Nordistes réservent aux touristes qui les visitent.  Heureusement que j’ai pensé à en faire des réserves, car les habitants de Douala et de Yaoundé ne sont pas malheureusement pas aussi courtois!

Malgré le sol aride, les concombres poussent dans la région. Ils goûtent la même chose qu'au Québec!

Nous avons ensuite repris la route vers le parc de Waza, situé à une soixantaine de kilomètres cette fois-ci sur une route bitumée, bien que plutôt trouée (mais quand même, quel bonheur pour les amortisseurs… et les passagers!). Nous y avons croisé des fermiers aux méthodes de travail qui rappellent celles de mes grands-parents – tout mon respect aux uns et aux autres – ainsi qu’une famille de babouins « échappée » d’un des deux parcs nationaux abandonnés qui jalonnent la route de Waza.

Ici, l'agriculture est par définition bio et les agriculteurs pratiquent la simplicité obligatoire!

Petite parenthèse pour ceux qui ne l’auraient pas encore constaté : les infrastructures touristiques camerounaises sont quasi inexistantes, et les rares qui existent ne sont pas traitées avec beaucoup de diligence. « Normal, pour un pays aux prises avec des besoins beaucoup plus criants », me direz-vous. Toutefois, je peux vous affirmer en toute connaissance de cause que si le pays investissait dans ce secteur, il améliorerait passablement le niveau de vie général de sa population, car les paysages de l’Extrême-Nord camerounais sont parmi les plus spectaculaires que j’ai pu admirés au cours de mes nombreux voyages (bon, peut-être pas en nombre absolu, mais proportionnellement à mon âge pas très vénérable!)! Et à voir les sous qui se brassent dans des pays africains comme l’Égypte, le Kenya ou la Tanzanie, je crois qu’il y a de l’argent à faire dans ce secteur au Cameroun. Mais malgré les beaux discours, ce ne semble malheureusement pas être une priorité du gouvernement actuel… Mettons donc tout notre espoir dans 2011 (année de la prochaine élection présidentielle), même si j’entretiens un grand scepticisme quant à un quelconque changement de garde… Fin de la parenthèse.

Papa babouin venu faire une promenade en bordure de la route avec sa petite famille (cachée dans les bois) en quête de bananes lancées par les passants.

Finalement, la journée se termine au Campement de Waza, l’hôtel que tient l’État à quelques mètres de l’entrée du parc du même nom. Nonobstant un certain laisser-aller dans l’entretien des infrastructures (voir parenthèse), le cadre est superbe : des boukarous à flanc de montagne avec une vue sur la savane qui s’étire à l’infini… Waouh! Il n’y manque qu’un défilé de bêtes sauvages, chose qui arrive parfois durant la saison des pluies, semble-t-il.

Campement de Waza : la belle vue... et la belle vie!

La mule photographiée par elle-même après un peu d'escalade... Admirez surtout la savane à perte de vue en arrière-plan (et la pub sur ma casquette)!

Après un peu d’escalade sur les galets environnants et une bière sur la terrasse pour admirer le coucher du soleil (re waouh!), direction mon boukarou pour une bonne nuit de sommeil avant de partir à la recherche des lions, girafes et autres éléphants… De beaux rêves en perspective!

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